Bernard Adamus
Sorel Soviet So What
- Grosse Boîte
- 2015
- 41 minutes
Bernard Adamus avait l’air fatigué, ou à tout le moins déprimé sur No. 2 paru il y a maintenant trois ans. Oui, le temps passe vite. Sur le dernier album, il prenait un peu ses distances de Brun qui comptait plus sur un combo simple guitare/voix. On y retrouvait soudainement des arrangements plus somptueux et des inspirations différentes. Dans quelle direction ira le grand Bernard sur son nouvel opus?
Dans la bonne direction. Pas de doute. Adamus a repris du poil de la bête et se fait aller le mâche-patate à une vitesse parfois impressionnante. Sorel Soviet So What fait la démonstration des influences de la musique afro-américaine sur le Montréalais. On y retrouve des éléments de cajun, de jazz, de blues et beaucoup d’ascendants dits «big band». C’est un album très varié qui coule tout en douceur dans les oreilles.
Bernard Adamus remet à l’avant-scène son talent pour la rapidité linguistique avec La part du diable qui possède une mélodie veloutée. Donne-moi-z’en est une ode à sa blonde qui rentre au poste et nous rappelle les meilleurs moments de Brun; pièce appuyée par un chœur féminin, des cuivres puissants, une contrebasse rythmée, une batterie hyper efficace, mais surtout un piano. C’est une nouveauté chez Adamus qui avait historiquement l’habitude de tout faire avec une base de guitare. Le nouvel alliage est tout à fait parfait.
Fidèle à son habitude, il nous envoie aussi quelques pièces languissantes à la mélancolie riche, dont Les étoiles du match. Blues pour flamme pousse encore le tout plus loin avec Adamus qui prend des airs de loups qui pleurent la solitude et l’ennui. Il nous offre aussi quelques surprises qui sortent de son registre habituel. Holà les lolos, une pièce quasi surf rock où Bernard chante l’amour des têtons. Cadeau de Grec, un genre de pièce assez «big band» sur laquelle Adamus gueule dans le micro tel un chanteur de black métal, n’est pas mauvaise non plus.
Oui, c’est mission accomplie pour Bernard Adamus sur ce troisième album. On sent que le grand Montréalais a su se renouveler. Si t’es déjà conquis, tu vas passer de longues heures à écouter Sorel Soviet So What, c’est garanti. Et c’est certain aussi que ce sera des pièces plaisantes sur scène, vu leur grande énergie.
Ma note: 8/10
Bernard Adamus
Sorel Soviet So What
Grosse Boîte
41 minutes
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