Critiques

Baroness

Purple

  • Abraxan Hymns
  • 2016
  • 43 minutes
6,5

Le groupe de sludge métal américain Baroness était de retour le 18 décembre dernier avec un tout nouvel album: Purple. La formation avait fait paraître Yellow & Green à l’été 2012, un album double. Depuis sa sortie, Baroness a vécu plusieurs événements importants. Débutons avec l’accident d’autobus près de Bath en Angleterre. John Baizley s’en est sorti avec un bras et une jambe fracturée et un futur potentiellement hypothéqué. Heureusement, il s’est rétabli et manie toujours la guitare avec une superbe aisance. On ne peut pas en dire autant d’Allen Blickle (batterie) et Matt Maggioni (basse) qui ont souffert de multiples fractures aux vertèbres. Quelques mois plus tard, on apprenait qu’ils quittaient tous deux la formation. Pour les remplacer, Baizley et Pete Adams ont recruté Nick Jost à la basse et surtout Sebastien Thomson de Trans Am à la batterie.

L’influence du deuxième dans le son de Baroness est immense sur Purple. Blickle savait se tirer d’affaire, mais Thomson possède un jeu unique, riche et nuancé, qui se marie à merveille avec les subtilités déjà présentes dans la musique de la formation. Try To Disappear et Kerosene sont de beaux exemples de la plus-value qu’il apporte au son de Baroness.

Yellow & Green avait attiré son lot de critiques de la part des métalleux qui ne le trouvaient pas assez métal. Purple attirera sans doute ces mêmes commentaires. Le mélomane qui laissera de côté les étiquettes y trouvera au contraire des trames riches doublées de mélodies qui restent collées dans les neurones. C’est la grande force de Baizley. Il est doué avec les mélodies et le réitère avec des chansons fortes telles que Chlorine & Wine et la bruyante Desperation Burns.

On retrouve aussi sur Purple des pièces un peu plus molles. Malgré l’utilisation de guitare moins lourde, la bande avait réussi à éviter ces pièges sur Yellow & Green. Cette fois-ci, ils tombent dans le panneau, particulièrement sur Shock Me qui, sans être mauvaise, laisse franchement sur sa faim. La mélodie est simple, l’ensemble manque de nuances et ça semble plus une bonne raison de ploguer un refrain épique et accrocheur.

Les émotions ont toujours une grande place dans la musique de Baroness. On a souvent l’impression que c’est le cœur de John Baizley qui nous parle directement à travers sa voix. À l’instar d’un chanteur blues, il y porte un pathos très intéressant. If I Have To Wake Up (Would You Stop The Rain) qui est une référence évidente à l’accident qui a changé la vie du quatuor.

Baroness nous livre un album moins marquant que Yellow & Green qui manque parfois un peu de punch, mais qui est loin d’être médiocre. On y retrouve un sludge métal mélodieux, accrocheur, qui a la dent sucrée pour l’épique. C’est grandiose, entraînant et plutôt plaisant pour les tympans.

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