Anderson .Paak
Malibu
- Art Club / Empire / OBE / Steel Wool
- 2016
- 62 minutes
Deux albums sous le pseudonyme de Breezy Lovejoy plus tard, voilà que le nouveau trentenaire californien ne se cache plus et nous offre en ce début d’année son deuxième opus signé Anderson .Paak, référence certaine et assumée à son nom de baptême, Brandon Paak Anderson.
Sorti à la mi-janvier, ce Malibu réchauffe les sens, nous entraînant sous les chauds rayons du soleil californien à coup de beat mêlant rap «smooth» (style côte ouest), R&B, gospel, soul, pop (intelligente) et house (si peu, mais si bien exploité).
Ajoutons à cela des échantillonnages saupoudrés en ouverture de certaines pistes (le bruit de la mer, les goélands…), des collaborateurs de premier plan (Schoolboy Q, Talib Kweli, Rapsody…), des ondulations chaudes proférées par une basse aux cordes molles bien présente, le souffle de quelques instruments à vent et la construction de sonorités plus carrées en toile de fond, gracieuseté d’une batterie mise au premier plan, et nous voici devant un tableau fort complet et bien plaisant à contempler.
On écoute les arrangements et sa vocalise, et nous viennent alors en tête des références classiques: James Brown (pour la voix sableuse), Jamiroquai, Kendrick Lamar, N.E.R.D. Oui, c’est de cet ordre.
Les yeux tournés vers son passé, ses racines, son bout de pays et sa famille, Paak ouvre grand les volets et laisse la lumière se refléter sur des textes bien personnels, permettant à l’auditeur attentif d’en connaître un peu plus sur l’histoire de ce jeune laissé pour compte par son père, élevé sur une ferme (plantation de cannabis!) par une mère monoparentale.
«Mama was a farmer, mmm, Papa was a goner, mmm» – Bird
«Papa said, when I get older, get a girl like your momma, But I’m twenty years old and runnin’ out of options» – Without You
«I’m a product of the tube and the free lunch, Living room, watching old reruns
And who cares your daddy couldn’t be here?, Mama always kept the cable on» – The Dreamer
Beat heureux, textes mélancoliques; la combinaison aurait pu être grotesque. Elle se révèle plutôt heureuse, voire géniale.
À l’écoute de ce Malibu, un constat simple: le protégé de Dr. Dre a maintenant tous les outils en main pour devenir à son tour un incontournable de la scène hip-hop.
«I learned my lessons from the ancient roots, I choose to follow what the greatest do», chante-t-il à juste titre sur la pièce d’intro, Bird.
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