Critiques

Alvvays

Alvvays

  • Royal Mountain Records
  • 2014
  • 33 minutes
7

Cd-AlvvaysPetit groupe de Toronto, Alvvays se positionne dans cette tendance entendue au cours des dernières années où il fait bon revivre (revival) le trip musical californien tout sixties. C’est ainsi que pour son premier disque – éponyme – le quintette propose des airs faussement joyeux déjà joués et rejoués.

La sonorité entendue au fil des écoutes nous rappelle la dream pop accrocheuse de Beach House et le garage pop de Best Coast. Voilà où navigue Alvvays. Aux commandes, la chanteuse Molly Rankin, qui déploie son registre vocal sans dépasser le cadre convenu: voix lancinante, qui grimpe d’abord dans les aigus avant de redescendre rapidement, faussement fatiguée, rappelant que le je-m’en-foutisme est de bon ton dans ce style musical.

Pour l’accompagner, des guitares au son clair et pointu, jamais effarouchées, de même que des claviers discrets, venant en support dans les arrières couches, rarement présents au premier rang – on aime particulièrement son efficacité discrète sur la chanson Party Police. Le tout est complété par une basse lourde et une batterie au tempo sec et efficace.

Musicalement, Alvvays n’invente pas le genre, certes, mais maîtrise assez bien les éléments et le genre surf-pop pour que l’auditeur y trouve son compte. Les accords sont simples, voire simplistes à l’occasion, mais ne sont pas déplaisants à l’écoute.

De plus, la lecture des textes permet de relever une intéressante inquiétude de la part de Molly Rankin. La voici qui s’épanche sur le regard des autres, de la société, de cette jeunesse accro aux médias sociaux, qui semble ne vivre qu’au travers des photos déployées sur Facebook et autres Instagram. Sommes-nous vrais? Le contact se limite-t-il au virtuel?

«How do I go on with you? Even if you don’t notice I am all you want», se questionne-t-elle sur la pièce d’ouverture Adult Diversion.

Au final, un premier album prometteur pour Alvvays. Cependant, il faudra voir si le groupe sera capable de surfer au-delà de la vague dream-pop sixties qui finira bien par s’échouer sur le rock dans un futur éventuel, comme la plupart des styles musicaux.

Ma note: 7/10

Alvvays
Alvvays
Royal Mountain Records
33 minutes

alvvays.com/

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