Les 25 meilleurs albums de 2013 selon Stéphane Deslauriers
Encore une fois, au risque de me répéter, c’est avec une euphorie de jeune jouvenceau que je vous présente ma liste bien personnelle de mes 25 meilleurs albums de 2013. Une année marquée par des sitedemo.cauctions électros luxueuses, des albums folkisant redonnant au genre ses lettres de noblesse ainsi que quelques ovnis musicaux expérimentaux repoussant les limites de la créativité. Bonne lecture!
25. These New Puritans – Field Of Reeds
Un dégraissage de notes accentué, des accents jazzistiques prononcés, des tempos drastiquement réfrénés et des mélodies bipolaires volontairement avortées, ce Field Of Reeds est une œuvre champ gauche impressionnante qui se laisse aisément déshabiller au fil des auditions.
24. Jon Hopkins – Immunity
Un tour de force bouleversant qui amalgame de façon astucieuse les rythmes cadencés à une vulnérabilité authentique. Très peu de musiciens issus de cette mouvance peuvent se targuer d’avoir réussi cet exploit. Aux antipodes de l’insensibilité!
23. Red Fang – Whales And Leeches
Une furie rock’n roll fédératrice qui côtoie un stoner vigoureux qui plaît à une certaine faune de métalleux. Ouvrez-vous une petite froide, montez le volume à fond, les quatre salopards de Portland, Oregon, vous dessuinteront les oreilles sans équivoque.
22. Polvo – Siberia
Les vétérans précurseurs du mouvement math-rock n’ont rien perdu de leur efficacité en sitedemo.caiguant un disque touffu, mais mélodiquement sublime. Des structures labyrinthiques qui ne viennent jamais contrecarrer les mélodies opérantes d’Ash Bowie, le meneur de la formation.
21. Future Of The Left – How To Stop Your Brain In An Accident
À nouveau, Andy Falkous fait la preuve de manière éloquente qu’il détient une signature sonore unique, un phrasé ainsi que des mélodies tout à fait singulières et authentiques. Un grand musicien qui ne reçoit pas tout le crédit mérité.
20. Chelsea Wolfe – Pain Is Beauty
La prêtresse gothique revient avec un disque fortement teinté de rythmes tribaux aux ascendants métal/industriel, de guitares folk, de synthés ambiants et de mélodies insolites et éthérées. La dame sait créer des paysages sonores oniriques, mais intelligibles.
19. Anna Calvi – One Breath
La Calvi passe le test de la deuxième offrande haut la main. Des envolées orchestrales à la Ennio Morricone, des guitares parfois foudroyantes, des mélodies fédératrices, des niveaux d’intensité variés et complexes ainsi qu’une interprétation impétueuse, voilà ce que la prochaine grande dame du rock britannique nous présente avec ce One Breath.
18. Jimmy Hunt – Maladie d’amour
Hunt fait un virage synthétique endossé, mais ne perd absolument rien de sa verve littéraire acidulée et de son écriture chansonnière si facilement reconnaissable. Un album magnifiquement bien réalisé qui fait honneur à la pop made in Québec.
17. Chelsea Light Moving – Chelsea Light Moving
Thurston Moore expulse de manière vigoureuse les émotions réfrénées à la suite de sa séparation avec Kim Gordon. Il emprunte la plus grande collection de pédales à distorsion des États-Unis à Justin Pizzoferato (réalisateur de l’album) et le légendaire musicien retrouve sa fougue!
16. Moonface – Julia With Blue Jeans On
Spencer Krug a maintes fois prouvé ses compétences musicales au sein de Wolf Parade et Sunset Rubdown. Empruntant le pseudonyme de Moonface depuis 2011, Krug va droit au but avec un «seul au piano» bouleversant, mélancolique, sans fard et parfaitement sincère.
15. Portugal. The Man – Evil Friends
Danger Mouse rencontre Portugal.The Man. Ça donne quoi? Probablement, l’un des meilleurs albums pop-rock de l’année! Evil Friends est rempli de refrains rassembleurs accentués par l’excellent travail de réalisation de Burton qui fait groover la bande à John Gourley comme jamais.
14. Scout Niblett – It’s Up Emma
On la compare souvent à Cat Power et PJ Harvey, mais dame Niblett fait son chemin sans chichi dans un chemin de traverse qui lui vaudra probablement une reconnaissance tardive. Une conception sonore fragile, intense et poignante à la fois. Irréprochable en concert!
13. Foxygen – We Are The Ambassadors Of The 21st Century Of Peace & Magic
Jacco Gardner? The Olms? Aucune de ces réponses! C’est Foxygen qui remporte la palme de l’album pop psychédélique de l’année. Les deux petites frappes formant Foxygen (Joanthan Rado et Sam France) se sont adjoints les bons services de Richard Swift à la réalisation… et ça paraît!
12. Forêt – Forêt
L’écoute de cette musique trop rare dans l’univers musical québécois s’est avérée une véritable révélation à mes oreilles. Des influences revendiquées aussi diverses et pertinentes que Grizzly Bear, Portishead et Beach House, on n’entend pas ça très souvent dans notre petit univers sonore…
11. Bill Callahan – Dream River
Voilà un faiseur de chansons travaillant dans l’ombre, comme un artisan résilient et persévérant. Callahan a présenté un Dream River aussi ensorcelant que serein. Une élaboration sonore qui transporte l’auditeur avec des arrangements délicats et raffinés.
10. Queens Of The Stone Age – … Like Clockwork
Certains mélomanes furent décontenancés par le virage «adulte» de la bande à Josh Homme. Un album plus près des principes du hard rock, mais qui met en lumière l’immense talent du musicien! Homme offre un …Like Clockwork vulnérable et prenant!
09. Deerhunter – Monomania
L’album le plus rock’n roll de Deerhunter. Plus cru, plus direct, moins de fioritures sonores, la bande à Bradford Cox et Lockett Pundt est au sommet de son art! Deerhunter ne réinvente pas le rock, mais avec ce Monomania, le groupe contribue à le garder bien vivant grâce à une exécution frétillante et une urgente interprétation.
08. Savages – Silence Yourself
Ce Silence Yourself est une réinvention décapante et infaillible de la musique dispensée par les Bauhaus, Siouxsie & The Banshees et autres consorts qui sévissaient à l’époque. Sans être une copie conforme de ces artistes énumérés précédemment, Savages réussit à admirablement bien intégrer ces ascendants punkisants/néo-gothiques.
07. Laura Marling – Once I Was An Eagle
Un jeu de guitare évoquant Jimmy Page, une dégaine flegmatique «typically british», un folk dépouillé, mais ambitieux qui remémore Joni Mitchell; la jeune créatrice n’a que 23 ans et catapulte un quatrième album d’une maturité étonnante.
06. Youth Lagoon – Wondrous Bughouse
Trevor Powers est un autre jeunot ultra talentueux (affligé d’anxiété chronique) qui nous offre encore une fois une galette aux multiples références à la maladie mentale. Un alliage sublime de dream pop et de rock psychédélique auréolé de cette voix nasillarde rappelant Jonathan Donahue de Mercury Rev.
05. Arcade Fire – Reflektor
Même si on est dubitatif devant les choix «marketing» de ce groupe populaire (feignant maladroitement de ne pas l’être), on s’incline devant cet album ambitieux, pulsatif, aussi intellectualisant que fédérateur, qui propulse la pop baroquisante/grandiloquente à un niveau supérieur.
04. The Knife – Shaking The Habitual
Déconcertant, inventif, souvent entraînant, parfois accablant, offrant un panorama sonore hyperactif et stimulant, ce disque porte merveilleusement son titre. L’an dernier, Michael Gira nous bombardait les conduits auditifs avec The Seer. Voilà son penchant électronique!
03. Phosphorescent – Muchacho
Une complète modernisation du country-folk américain! À chaque nouvelle écoute, vous capterez de nombreuses sonorités innovantes et vous serez conquis par l’écriture chansonnière prenante de Matthew Houck; une mixture étonnante de folk, de country et d’éléments rythmiques électroniques.
02. Nick Cave And The Bad Seeds – Push The Sky Away
En avançant en âge, ce bon vieux Nick Cave se bonifie. Des ballades incandescentes, un dépouillement sonore exquis et mystérieux, une interprétation magistrale de Cave, ce Push The Sky Away propulse incontestablement le poète au panthéon de l’histoire du rock!
01. Kurt Vile – Wakin On A Pretty Daze
On avait été conquis avec Smoke Ring For My Halo. On a été subjugué avec l’ambitieux Wakin On A Pretty Daze. Un disque cannabisant qu’on a épluché sans ménagement qui sera considéré dans quelques années comme une œuvre majeure dans le corpus chansonnier de Kurt Vile. Une colossale création de folk rock hypnotique!
Mentions honorables
My Bloody Valentine – MBV, MGMT – MGMT, Thee Oh Sees – Floating Coffin, Mark Lanegan & Duke Garwood – Black Pudding, Nine Inch Nails – Hesitation Marks, White Denim – Corsicana Lemonade, Ty Segall – Sleeper, The Men – New Moon, Mikal Cronin – MCII, Primal Scream – More Light, Mazzy Star – Seasons Of Your Day, Grant Hart – The Argument, Ministry – From Beer To Eternity, Tim Hecker – Virgins, Low – The Invisible Way, Julia Holter – Loud City Song, Voivod – Target Earth, Death Grips – Government Plates, Darkside – Psychic.
Les navets de l’année
The Strokes – Countdown Machine, Tegan And Sara – Heartthrob, White Lies – Big TV, Holerado – White Paint, Kings Of Leon – Mechanical Bull.
Sans contredit, ce fut toute une année pour Le Canal Auditif! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et nous l’apprécions au plus haut point. Bien entendu, Le Canal Auditif ne peut tourner rondement sans l’incommensurable apport de LP Labrèche; un acolyte d’une fiabilité exemplaire et dédié à la tâche comme pas un. Merci infiniment LP!
J’aimerais également remercier les vétérans qui sont présents et actifs depuis les débuts: La Brute du Rock, Phil Beauchemin, Mathieu Robitaille et l’architecte visuelle Mademoiselle Rouge. Vous êtes magnifiques!
Finalement, je souligne l’apport indéniable de nos nouveaux collaborateurs: Jean-Simon Fabien, Émilie Asselin, Patrick Felton de même que notre camarade européen Thomas Rideau sans oublier notre vidéaste François Grondin. Merci à vous! Une grosse boule d’amour pour nos lecteurs! On se revoit le 13 janvier prochain! Joyeuses Fêtes!