Critiques

Young Widows

Power Sucker

  • Temporary Residence Ltd
  • 2025
  • 41 minutes
7,5

Ça fait déjà 11 ans que Young Widows a fait paraître Easy Pain, leur excellent quatrième album. Le groupe de noise rock de Louiseville a dit dans une entrevue que la pause n’était pas vraiment planifiée. Ce sont plutôt les aléas de la vie, deux membres ayant des enfants et Evan Patterson qui lancé le projet Jaye Jayle qui ont contribué à repousser la création de Power Sucker. Et il y a eu la pandémie qui n’a pas aidé en ralentissant le processus. Pendant ce temps, le groupe a très peu tourné aussi. Les nouvelles pièces ont plutôt été créées en studio à trois lors de répétitions et de sessions d’écritures.

On peut dire avec Power Sucker que Young Widows n’a pas ramolli malgré l’âge. La formation est toujours capable de livrer une bonne dose de muscle sur album et offre toujours aussi un humour noir qui s’agence bien avec le ton musical. Un bon exemple est Turned Out Alright, une pièce au rythme assez carré où Evan Patterson chante qu’il n’a pas si mal tourné pour un jeune punk-rockeux. Certainement pas.

Parmi les pièces les plus dynamiques de l’album, on retrouve la rutilante Every Bone qui ressort du lot. Sinon, les rythmes de Young Widows sont plus tôt dans la lourdeur et un ton tranchant qui est à l’opposé des guitares qui sont bruyantes et font trainer leurs distorsions plus possibles. Un bon exemple est Call Bullshit où la batterie est carrée, mais les guitares vaseuses sont lourdes. C’est ce qu’on aime de la formation.

Parmi les bons moments de Power Sucker, on compte la pièce-titre qui joue avec les textures sonores. Sur celle-ci, on retrouve aussi un texte qui se déploie avec une certaine supériorité morale très typique des gens en pouvoir. Young Widows l’exploite pour mieux le critiquer avec adresse. Parmi les autres bons moments de l’album, on retrouve Holy Net, Totaly Fucking Clarity, Take Get Lost et A Life in Tow. Hotel of Crows, qui termine l’album, est intéressant parce qu’elle s’entame sur une déclaration qui souhaite la bienvenue. Le tout arrivant à la dernière pièce est en soi drôle. Puis, le thème du texte qui parle de trois oiseaux dans la salle et que l’un deux va mourir. Considérant que le groupe est trio, vous comprenez les niveaux de jeux qui sont à l’œuvre.

Young Widows offre un album un peu plus nettoyé que Easy Pain, mais n’a pas abandonné son essence. Mais est-ce qu’on s’ennuie un peu des sonorités boueuses? Oui. Pour être bien franc. Il n’y a pas le côté vaseux de Doomed Moon ou encore l’excellente tension de Kerosene Girl. C’est encore très lourd, mais la qualité de l’enregistrement enlève de la magie. Il y a tout de même des flashs ici et là, mais ce n’est pas de bord en bord comme sur leur dernier album.

Ça demeure un excellent album de la part de Young Widows qui démontre encore toute sa pertinence, même après 11 ans de silence. Il y a du plaisir à avoir pour les fans de noise rock sur Power Sucker qui retrouveront une bonne dose de muscles. Les fans de la première heure auront peut-être l’impression que le groupe est un peu moins bruyant qu’avant, mais auront quand même du plaisir.

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