Yoko Ono Plastic Ono Band
Take Me To The Land Of Hell
- Chimera Music
- 2013
- 43 minutes
Artiste expérimentale, plasticienne, musicienne, chanteuse, compositrice, écrivaine, muse du fondateur des Beatles, celle par qui la séparation du groupe est survenue, Yoko Ono a eu une vie artistique et personnelle passablement remplie (c’est le cas de le dire!)… et c’est loin d’être terminé! En effet, la vénérable artiste âgée de 80 ans fait paraître aujourd’hui son énième album intitulé Take Me To The Land Of Hell. Au cours de sa carrière musicale, Yoko Ono n’a jamais eu peur de la controverse, ni de sortir des sentiers battus.
Donc, sur cette offrande, Yoko Ono se fait accompagner par deux importants groupes japonais: Cibo Matto et Cornelius. De plus, une pléiade de collaborateurs sont venus prêter main-forte à la dame: Lenny Kravitz, tUnE yArDs, Nels Cline (Wilco), Questlove (The Roots), parmi les plus indispensables. Alors, est-ce que la révérée icône new-yorkaise est à la hauteur?
Premier constat, la voix de Yoko Ono n’a pas pris une seule ride. L’artiste chante, détonne et hurle comme si elle avait encore vingt ans; et cela constitue tout un exploit! Musicalement, le Plastic Ono Band épouse une multitude de genres musicaux qui octroie à cette sitedemo.cauction un éclectisme qui garde l’auditeur captif du début à la fin. Se côtoient du funk, du rock, des effluves de musique expérimentale, du spoken word, quelques bondissements de power-pop de même que de superbes ballades pianistiques qui étonnent par leur charge émotive.
Bien franchement, votre modeste critique fut béatement surpris par ce superbe disque. Yoko Ono se montre sous un jour totalement énergique et déterminée appuyée par des musiciens qui varient les styles musicaux présentés avec une facilité déroutante. À cet âge respectable, Yoko Ono n’est absolument pas ringarde/dépassée et pourrait faire la barbe à plusieurs «vieux jeunots» qui répètent inlassablement la même recette depuis des décennies…
Réalisé minutieusement par Sean Lennon (il accomplit tout un boulot!), ce Take Me To The Land Of Hell offre de nombreuses ritournelles de qualité: la délirante Moonbeams, la pop empirique Tabetai (avec tUnE yArDs), l’électro bizarroïde Little Boy Blue (Your Daddy’s Gone), la touchante There’s No Goodbye Between Us, l’accessible N.Y. Noodle Town, la prenante Take Me To The Land Of Hell, l’orchestrale et tout aussi émouvante Watching The Dawn de même que la funk fuzzée titrée Shine Shine.
Pendant plusieurs années, nous avons cru à tort que Yoko Ono était une artiste prétentieuse à la réputation surfaite qui voguait sur une renommée déméritée simplement basée sur les énormes réalisations de son défunt mari. Aujourd’hui, elle peut garder la tête haute sans défaillance, puisqu’elle fait éloquemment la preuve, avec ce Take Me To The Land Of Hell, qu’elle est une artiste de haut niveau. Certaines langues bien pendues diront qu’elle est entourée par une cohorte de créateurs de rêve et que l’argent n’est pas un problème en ce qui la concerne, mais à 80 ans bien sonnés, être active créativement parlant et d’une manière aussi convaincante, devrait une fois pour toutes faire taire ces futiles ragots. Révérence!
Ma note : 7,5/10
Yoko Ono Plastic Ono Band
Take Me To The Land Of Hell
Chimera Music
43 minutes
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