Critiques

Wilsen

Ruiner

  • Secret City Records
  • 2020
  • 40 minutes
7

Wilsen, un groupe originaire de Brooklyn, dévoile un second opus qui fait suite au très excellent I Go Missing In My Sleep, paru en 2017. Oeuvrant principalement dans la dream pop éthérée, la formation avait reçu un bel accueil médiatique dans le passé. Mais qu’en est-il de ce Ruiner, leur nouvelle galette?

Ruiner, c’est un univers aérien mené par la chanteuse anglaise Tamsin Wilson. Sa voix fait penser un peu à celle de Ghostly Kisses. Elle nous couvre de chaleur à l’écoute de ce nouvel album. Sur YNTOO, les guitares suivent le timbre vocal de Wilson comme une sorte de chanson à répondre. La chimie opère assez rapidement. On sent que le trio est nettement plus en confiance et croit davantage en ses instincts.

On tombe un peu plus dans l’acoustique avec Birds où seulement une guitare accompagne la voix de Wilson. Une sorte d’interlude qui permet à l’ensemble du disque de respirer un peu plus. C’est sympathique et bien fait. Un peu plus loin, Wedding se fait ensorcelante avec ses motifs à la guitare et ses arrangements électroniques lents. Une sorte d’ôde à la nuit.

Avec Birds II, on se vautre dans l’écho avec des batteries enveloppantes et des bidouillages vocaux qui permettent de renforcer la voix délicate de Tamsin Wilson. Tandis que sur Feeling Fancy, on sort un peu du cadre pop instauré en début de disque. On est ici dans le rock et Wilsen se déchaîne. L’idée de grincer fait du bien parce que le reproche qu’on faisait au groupe était de tendre vers une certaine linéarité en mettant un peu trop l’accent sur le penchant cinématique de leur musique. Et cette prise de risque est efficace. Fuse est un autre exemple de l’efficacité de Wilsen grâce à ce refrain totalement accrocheur.

Ruiner se conclut avec Moon; une ballade à fleur de peau où l’identité de Wilsen prend tout son sens. Cette sensibilité, cette douceur chantée par les mots bien senties de la meneuse de jeu Tamsin Wilson nous rend émotifs, nous touchent directement.

« And all this time, I waited to begin

I waited for the cue

Someone to push me in

But the moon rises and empties again »

– Moon

Tout compte fait, la deuxième proposition de Wilsen est un hommage à la lenteur. On sent que la formation a pris le temps de bien faire les choses pour respecter sa démarche artistique, et ainsi, se faire un peu plus confiance. Pour les amoureux de couverture chaude et de café au lait réconfortant, ce disque est pour vous.

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