À la suite de leur album Within And Without, Paracosm provoque quelques remous chez les adeptes d’Ernest Green, la tête dirigeante de Washed Out. Il y a effectivement une différence remarquable entre Paracosm et le précédent effort; beaucoup moins de couleurs au niveau des sens ainsi que beaucoup plus de redondance lors de l’écoute continuelle. Bref, Washed Out garde son optique de nous faire flotter sous les tropiques, dans un monde méconnu, tout en étant plus spirituel dans ses sonorités. Toujours aussi euphorique et délectable, l’album nous berce dans une transe habituelle digne du groupe, avec une note beaucoup moins festive et sensuelle qu’à l’habitude.

Cette fois, l’opus nous promène dans une aire de détente et explore le côté «chillwave» et lounge. On a bien l’impression que la formation a voulu sortir du lot en travaillant vers une autre expertise, mais il en reste que le sitedemo.cauit fini est bien décevant et loin d’atteindre le succès de Within And Without! Au travers l’écoute, on entend l’atmosphère planante des Grizzly Bear, ainsi que l’effet hallucinant de Neon Indian, puis des voix subtiles, mais présentes comme chez Tame Impala ou Starfucker. Aussi, les moments plus rock nous rappellent les tonalités moroses de The Verve. C’est pourquoi Paracosm est assez conforme et respire le déjà-vu.

La chanson qui succède Entrance tirée It All Feels Right, nous procure une réelle envie de prolonger l’écoute! Elle nous fait flotter et nous donne envie de se déchaîner au travers un long parcours; très aérien, bien construit et plein d’optimisme. Par la suite, il y a Don’t Give Up qui nous dirige dans les mêmes sensations d’allégresse et de relâchement. Puis, Weightless, un peu plus profond, et même plus lourd en matière d’électronique. S’ensuit All I Know, qui est plus aventureuse dans sa création. Quant à Great Escape, elle est dotée d’un son folk égayant mélangé à l’esthétique sonore de Ratatat. Paracosm et Falling Back sont un peu plus décousues dans leur ensemble, mais restent intéressantes par leur sensibilité instrumentale. Enfin, All Over Now souligne l’aboutissement de l’œuvre. Prenante et immersive, c’est d’après moi, l’une des meilleures chansons de Washed Out sur cet album. Elle vient nous procurer un sentiment de flottement surréaliste, accompagné d’émotions confuses si caractéristiques à la formation. Dans l’ensemble, l’album est tout de même monotone. Les morceaux sont assez similaires, mais nous tiennent malgré tout jusqu’au bout pour leur construction idyllique.

Washed Out détient un réel don pour nous faire basculer dans l’imaginaire et l’inconnu. Il n’y a pas de mots pour décrire la satisfaction de nos oreilles face aux sonorités complexes, rondes et imaginatives du groupe. En effet, les sons aériens et les arrangements psychédéliques nous font planer à tous les coups. Quoiqu’il possède moins de substance que son précédent, Paracosm se savoure tranquillement, demeure un bon album pour relaxer et pour faire ressurgir les réflexions.

Ma note : 6/10

Washed Out
Paracosm
Sub Pop Records
41 minutes

washedout.net/

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