Viviane Audet
Le couloir des ouragans
- Angelica Bye Bye
- 2014
- 41 minutes
Reculons dans le temps. Avant la sortie de son deuxième album, Viviane Audet a signé, avec son copain le musicien Robin-Joël Cool, la superbe et minimaliste trame sonore de Camion, le film de Rafaël Ouellet, sorti en 2012. Cela lui a permis de mettre la main sur un Jutra cette année-là (meilleure trame sonore).
Reculons encore. En 2006 paraissait Le Long jeu, le premier disque de Viviane Audet. Un enregistrement pop dense, bien structuré, un peu criard par contre, que la critique avait somme toute bien accueilli.
Terminons le retour en arrière avec la performance de Miss Audet au festival de musique de Petite-Vallée, en 2003. La toute jeune chanteuse y avait remporté les grands honneurs en démontrant un talent vocal évident.
Retour vers le futur. Onze ans plus tard, nous voici de retour en ce mois de février frisquet de 2014. Paraît ces jours-ci Le couloir des ouragans, un album marqué par les expériences musicales et le bagage de la chanteuse. Et par la sitedemo.cauction de Philippe Brault, celui-là même derrière les derniers disques de Pierre Lapointe, Philémon Cimon et autres Émile Proulx-Cloutier.
Premier constat; musicalement, la sonorité entendue sur les onze compositions reprend un peu de l’ambiance de Camion. Exit donc les coups d’éclat sonores et la recherche de bruits stupéfiants tels que vécu sur Le Long jeu. La pop de ce Couloir des ouragans est simple, bien rendue, un peu monotone il est vrai, mais colle bien les chansons l’une à l’autre. La ligne directrice est claire. On y entend principalement une guitare et du piano, quelques notes de banjo, des airs de trombone ici et là et une batterie présente et efficace tout au long du disque.
Tous ces accompagnements servent bien la voix toute retenue de Viviane Audet, qui prend le temps ici d’articuler les propos, chantant à demi, discutant pratiquement.
Sur le plan des textes, le constat n’est pas facile, alors que l’on se retrouve en présence de certaines strophes fortes et d’autres, disons, moyennes.
Soulignons tout de même la présence de l’auteur-compositeur Baptiste aux côtés de Viviane, ce qui permet quelques phrases magiques, comme celle entendue sur Le Nombre, de loin la meilleure chanson du disque (arrangements sublimes, rapidité soutenue des paroles, présence intéressante d’un chœur vocal): «Rien ne se perd tu dis/Tout se transforme/Et changer de quotient n’affecte pas la somme/Mais si rien ne se perd pourquoi suis-je perdue?/Si tout se transforme que sommes-nous devenus?», se questionne-t-elle. Bonnes questions Viviane, bonnes questions…
Ma note : 6,5/10
Viviane Audet
Le couloir des ouragans
Angelica Bye Bye
41 minutes
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