Violent Femmes
We Can Do Anything
- Play It Again Sam
- 2016
- 32 minutes
Quand j’ai cru percevoir l’ébruitement officiel d’une nouvelle parution des Violent Femmes, 15 ans après leur dernier effort titré Freak Magnet (2000), j’ai poussé un soupir de consternation. Le temps ne s’écoule pas. Il s’écroule littéralement! Qu’à cela ne tienne, j’étais curieux d’entendre ce que la bande à Gordon Gano avait à offrir. Fondé en 1981, Violent Femmes a carrément inventé un genre musical que l’on pourrait qualifier de folk-punk. Alors, voilà We Can Do Anything qui se révélait la semaine dernière.
Réalisé par un vieil acolyte, Jeff Hamilton, enregistré entre Nashville et Brooklyn, le trio a fait appel à la formation Horns Of Dilemma sur certains morceaux et Kevin Hearn (Barenaked Ladies) est venu prêter main-forte aux Femmes en jouant de l’accordéon, de la guitare, des claviers, incluant quelques harmonies vocales. Et la pochette est de son cru. Bref, on peut le considérer comme le quatrième membre de la formation.
Violent Femmes a sitedemo.cauit un immense classique dans sa carrière: l’album homonyme paru en 1983. On pourrait éliminer toutes les autres créations subséquentes à ce premier jet et on offrirait encore une révérence bien sentie au groupe. Alors, ce We Can Do Anything? C’est tout à fait adéquat. On retrouve du Violent Femmes pur et dur. Les textes humoristiques/sarcastiques de Gano (toujours ce «cowboy bashing» qui fait sourire), la section rythmique brinquebalante, ce folk-punk dynamique, tout y est.
Évidemment (et c’est souvent le problème avec les albums de Violent Femmes), les meilleures pièces sont regroupées en début de parcours. Par la suite, on se retrouve souvent avec cette indéfinissable impression d’entendre un album solo de Gano, mais puisqu’il est le principal songwriter de la formation, on passe aisément au-dessus de cette perception. Violent Femmes sonne comme personne, mais vraiment comme personne. Alors, on pourrait disserter pendant des heures sur le bien-fondé de certaines chansons parues sur ce disque, n’en demeure pas moins qu’on a le plus grand des respects pour l’intégrité et l’authenticité de la proposition.
Tout bien considéré, We Can Do Anything compte sur une majorité de bons moments. Parmi ceux-ci, j’ai noté l’explosive/jouissive Memory, le country-hillbilly I Could Be Anything, le petit côté «tribal» entendu dans Foothills, la très Violent Femmes intitulée Big Cars, le penchant «foxtrot/années 50» évoqué dans Untrue Love et ça se termine avec I’m Not Done; titre caustique fort à propos en ce qui concerne la carrière de Gordon Gano.
Violent Femmes tournera activement durant tout l’été qui vient. Bien sûr que l’exercice est très mercantiliste afin sûrement de renflouer les coffres, mais We Can Do Anything est un intéressant clin d’œil à l’ensemble de la carrière de cette trinité folk-punk originaire de Millwaukee, Wisconsin. D’avoir eu une carrière aussi florissante en étant natif de cette ville qui n’a rien de punk constitue un exploit qu’il faut souligner. Honnêtement, c’est un disque de pépère tout à fait correct… qui n’était vraiment pas nécessaire, mais qui fera plaisir à quelques vétérans.
Ma note: 6/10
Violent Femmes
We Can Do Anything
Play It Again Sam
32 minutes
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