Critiques

Var

No One Dances Quite Like My Brothers

  • Sacred Bones Records
  • 2013
  • 32 minutes
7

noonedancesquitelikeAu mois de février dernier, les punks de Iceage faisaient paraître le très solide You’re Nothing. Puisque le meneur et chanteur de la formation, Elias Bender Ronnenfelt n’est pas du genre à chômer bien longtemps; le voilà de retour au sein d’un quatuor nommé Var. En effet, le vociférateur en chef d’Iceage s’est accointé avec trois autres amis danois, Lake Rahbek (Sexdrome), Kristian Emdal (Lower) et Lucas Hojland, afin de nous offrir leur première offrande titrée No One Dances Quite Like My Brothers.

Si Iceage évolue dans un registre musical résolument punk juvénile aux accents «old school», nous ne pouvons en dire autant de Var; même que l’univers sonore préconisé par le groupe se situe pratiquement aux antipodes des guitares abrasives de la bande punk à Ronnenfelt. Au programme, Var nous présente une conception sonore aux ambiances parfois immatérielles combinées à des guitares abrasives placées à l’arrière-plan dans le mix, de même que des fragments sonores issus de la musique électronique, l’ensemble accompagné de synthés fermement new-wave.

Bien entendu, la voix singulière et inharmonieuse de Ronnenfelt se juxtapose parfaitement avec cet électro/new-wave assez champ gauche. Var crée un art musical remémorant parfois Kraftwerk, fréquemment la vieille bande à John Lydon nommée P.I.L, souvent Joy Division, mais toujours en mode empirique. Une conception qui met à l’avant-plan la versatilité et la forte capacité d’adaptation du chanteur Elias Bender Ronnenfelt.

L’album s’amorce avec la glauque Begin To Remember, l’électro-pop bondissante et dissonante The World Fell et la pièce-titre No One Dances Quite Like My Brothers; chanson constituant une sorte de drone électronique minimaliste et répétitif qui engourdit plus qu’il ne surexcite… et c’est loin d’être néfaste. Ça se poursuit avec le rythme bidouillé et la voix caverneuse de Ronnenfelt dans Motionless Duties, l’expérimentation dépouillée intitulée Hair Like Feathers et la martiale et captivante (mélodiquement parlant) Pictures Of Today/Victorial. La lugubre et sombre expédition se termine avec l’instrumental Boy, l’excellent morceau rock Into Distance de même que la très vaporeuse Katla.

Musicalement fort respectable, une approche créative singulière et originale misant énormément sur les ambiances plutôt que sur l’aspect mélodique et qui est superbement appuyé par ce chant désespéré et incantatoire de Ronnenfelt, ce No One Dances Quite Like My Brothers n’est pas dénué d’intérêt. Sans être un disque agissant du début à la fin, nous valorisons l’effort de Var à tenter de sortir des sentiers battus. C’est parfois malhabile, mais ce n’est jamais imbuvable. Par contre, avis aux fanatiques de Iceage, vous pourriez être réellement déconcertés…

Ma note : 7/10

Var
No One Dances Quite Like My Brothers
Sacred Bones Records
32 minutes

sacredbonesrecords.com/releases/sbr088/

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6BBQp7vNm6E[/youtube]

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