Critiques

Undeath

It’s Time… To Rise from the Grave

  • Prosthetic Records
  • 2022
  • 35 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Originaire de Rochester dans l’état de New York, le quintette death métal Undeath a pris vie en 2018 par l’entremise du guitariste-parolier Kyle Beam, du « growler » Alex Jones et du guitariste Jared Welch. Rapidement, le trio s’est adjoint les services du bassiste Tommy Wall, mais surtout du batteur-virtuose Matthew Browning, un maître du « double bass drum ». En 2020, la formation nous avait présenté une première régurgitation réussie avec Lesions of a Different Kind; un long format qui avait fédéré de nombreux métalleux. Ensuite, le groupe a accentué son rayonnement en tournant en compagnie des formations-cultes The Black Dahlia Murder et Dying Fetus.

Après avoir aligné de nombreux spectacles, Undeath est revenu à la maison afin d’entamer la création de son deuxième album, mais la pandémie s’est invitée laissant ainsi beaucoup plus de temps que prévu à Kyle Beam pour élaborer de nouveaux morceaux. Animé par un désir de simplification, le meneur a alors plongé dans l’œuvre de Judas Priest (!!!) afin de serrer la vis à son approche compositionnelle parfois un peu trop tortueuse.

À la fin de mois d’avril dernier, Undeath dégobillait de nouveau avec It’s Time… To Rise from the Grave; un disque qui vient concrétiser les espoirs que plusieurs spécialistes de ce genre musical avaient mis en eux. Un album qui n’offre aucun répit à l’auditeur !

Cette célébration extatique et pestilentielle des morts met en scène une armée de zombies, une multitude de pierres tombales profanées et, bien entendu, de nombreux affrontements mortels. Comme vous pouvez le constater, le groupe exploite sans aucune censure les thématiques mortuaires et spectrales, mais sans se prendre au sérieux. Il y a 40 ans, cette formation aurait subi les foudres de la droite américaine, puritaine et bien-pensante, qui paradoxalement adopte aujourd’hui certains des comportements des personnages imaginés par Kyle Beam…

Cela dit, certains puristes préféreront la formule plus labyrinthique préconisée sur Lesions of a Different Kind, mais pour l’auteur de ces lignes, It’s Time… To Rise from the Grave contient tous les ingrédients indispensables à l’avènement d’un futur classique du métal : des « blast beats » frénétiques, des « hooks » percutants inspirés par le thrash métal, des solos démentiels, de courtes introductions électros étranges ainsi qu’un jeu de basse tonitruant et bien gras. Cette mixture de death métal et de thrash métal vieille école est totalement cathartique.

En contractant la durée de ses chansons, Undeath exploite brillamment le pouvoir de la concision. Toutes les pièces de ce nouvel album ne dépassent jamais les quatre minutes ce qui, dans le death métal du moins, constitue un véritable exploit. Parmi les moments qui arrachent tout sur leur passage, on note l’alternance rythmique à la mi-parcours de Head Splattered In Seven Ways, le groove vicieux de Bone Wrought ainsi que l’étonnant refrain, assez accrocheur, dans Human Chandelier. Enfin, soulignons la performance purgative du batteur Matthew Browning qui crédibilise le resserrement chansonnier épousé par Undeath.

Sauvage, intense, agressif, magnifiquement dégoûtant et follement amusant, It’s Time… To Rise from the Grave et l’un des meilleurs albums parus cette année, tous genres confondus. Undeath est une machine impitoyable qui laissera une longue traînée de cadavres à sa suite… pour des siècles et des siècles ! Amen !

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