Ty Segall
Sleeper
- Drag City
- 2013
- 36 minutes
Si vous cherchez la définition d’hyperactif dans le dictionnaire, vous trouverez pour toute réponse, Ty Segall. Le jeune Californien sort encore un disque! Le premier de l’année (je vous le concède) et c’est une petite année pour Segall car il n’a enregistré que deux albums (le deuxième étant le premier de la formation Fuzz dans lequel il joue de la batterie). Celui-ci en rajoute en montrant qu’il a du cran comme pas un; le roi du garage rock troque la guitare électrique pour une acoustique et s’accompagne occasionnellement d’un autre instrument.
Beaucoup de choses ont changé dans la vie du jeune homme depuis Twins paru en octobre 2012. Il a déménagé de San Francisco vers Los Angeles et son père adoptif est mort d’une longue et rude bataille contre le cancer. D’ailleurs, Segall offre l’album le plus introspectif qu’il ait enregistré à ce jour. Sleeper est touchant, toujours intelligent musicalement et absolument dépouillé.
Dès les premières notes de la pièce-titre, la mâchoire risque de vous décrocher, car c’est une simple guitare acoustique rejointe par un violon lors du refrain et un Ty Segall à la voix claire qui introduit l’album. Étonnamment, l’héritier de Jack White se rapproche plus du côté psychédélique que pouvaient parfois détenir les Beatles (particulièrement Lennon). La pièce Crazy, qui traite de la réaction que sa mère a eue lors la mort de son mari, le démontre bien.
On voit le côté plus power-pop de Segall ressortir, ce qui n’est pas sans rappeler son ami Mikal Cronin. Ce penchant power-pop apparaît particulièrement sur The West, qui est l’une des pièces les plus rythmées de Sleeper. La seule fois où vos oreilles pourront grésiller au son d’une bonne distorsion se trouve à fin de la quatrième piste: The Man Man alors que Segall la conclut en beauté, avec un solo bien crasse.
Bref, on peut aisément dire de Sleeper que c’est un album surprenant au premier abord, mais qui devient rapidement intoxicant et qui ouvrira sans doute de nouvelles portes à Segall et à son hyperactivité créatrice. Toujours enregistré en analogue, le son est intéressant, un peu à côté de ce qu’on entend habituellement. Un album à se mettre dans les oreilles sans plus attendre!
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