Tricky
False Idols
- False Idols
- 2013
- 45 minutes
La semaine dernière, le musicien britannique âgé de 45 ans, maintenant résident à Paris, nommé Adrian Thaws (de son nom de scène Tricky), lançait son dixième album intitulé False Idols. Ce pilier du trip-hop détient un grand disque à son actif, paru il y de cela dix-huit ans déjà, titré Maxinquaye. Le trip-hop constitue un mélange de rock, de hip-hop, d’électro et de soul. Ce genre musical a connu son heure de gloire au milieu des nineties alors que Tricky et Portishead représentaient les figures de proue de ce mouvement.
Si Portishead s’est magnifiquement affranchi de ce style tombé quelque peu en désuétude, avec le superbe Third, on ne peut en dire autant de Tricky qui malheureusement, s’est contenté de surfer sans grande conviction sur cette recette musicale. Est-ce que Tricky, sur ce False Idols, démontre un renouveau créatif? Pas vraiment, mais Thaws y va assurément de son meilleur effort depuis un bon bout de temps.
Sans réinventer la roue, on sent chez le créateur une reconquête de sa griffe sonore, un pas en avant qui met à l’avant-plan les textes sombres du vétéran couchés sur cette musique à l’apparence simple et épurée. Quelques invités viennent pousser la note avec le musicien : entre autres, Francesca Belmonte, Fifi Rong et Peter Silberman de la formation The Antlers, dans une relecture de Parenthesis, morceau qui apparaît sur l’album Burst Apart des New-Yorkais.
Toujours ces rythmes électros lourds, ce dépouillement au niveau des arrangements qui accentue le penchant léché de cette musique, ces duos dominés majoritairement par ces voix féminines qui camouflent ce chant enroué et murmuré si distinctif de Tricky, de même que ces guitares nuancées et ces harmonies vocales lascives. L’artiste nous présente une œuvre austère, menaçante et réconfortante à la fois.
En contrepartie, nous avons eu la nette impression d’écouter un album localisé dans un no man’s land esthétique; comme si ce False Idols semblait anachronique et actuel simultanément. Qu’à cela ne tienne, notre homme nous propose quelques morceaux de qualité : le clin d’œil à ce Gloria interprété par Patti Smith sur Horses titré Somebody’s Sins, la sinistre Valentine, l’orchestrale et mélancolique Nothing’s Changed, la très TV On The Radio titrée Is That Your Life, l’excellent simple Does It et l’arabisante Passion Of The Christ.
Ce n’est peut-être pas une énorme sitedemo.cauction, mais sur ce False Idols, Tricky fait la preuve qu’il a encore quelque chose à exprimer artistiquement parlant et même s’il ne parvient toujours pas à se renouveler, nous pouvons affirmer que sur cette offrande l’Anglais livre la marchandise. Les admirateurs du créateur le redécouvriront avec grand plaisir. Pour ce qui est des autres, vous pourriez rester de marbre.
Ma note : 6,5/10
Tricky
False Idols
False Idols
45 minutes
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