Critiques

Toro Y Moi

Mahal

  • Dead Oceans Records
  • 2022
  • 41 minutes
7,5

Toro y Moi, littéralement taureau et moi, est le projet de l’artiste californien Chaz Bear, un représentant très sympathique de la scène électro rock indépendante états-unienne. TyM a toujours été une excellence source quotidienne de bonne humeur, avec son approche chill et amusante de la production musicale et tous les mélanges improbables que cela permet de faire. Depuis Causers of This (2010), et sur chaque album depuis, le compositeur nous rappelle que son plus grand talent est de s’amuser avec sa musique, et de savoir quand s’arrêter avant que ça devienne trop cérébral.

Cette capacité de s’inspirer de toutes sortes d’influences musicales a rendu sa palette sonore multicolore; en intégrant de la synthpop et synthwave, du funk, house et R&B, et du rock psychédélique ou du soft rock. Toro y Moi est revenu en avril dernier avec son septième album, Mahal, qui nous amène cette fois-ci en camion décoré dans un road trip musical d’électro rock teinté de funk et de psychédélisme.

TyM a proposé Postman comme premier extrait, assez court et simple, mais tellement efficace avec sa ligne de basse funky. Le groove combiné à la nonchalance de la voix est entraînant et fait sourire, spécialement lorsque Bear s’exclame avec la même exubérance que James Brown / Prince. La musique est accompagnée par une vidéo tout aussi divertissante, qui accentue le bonheur tout simple de recevoir une lettre de quelqu’un.

Le deuxième extrait Magazine fait ressortir une esthétique rétro analogique, comme si elle avait été enregistrée sur bande magnétique. Le thème tourne autour d’accords de piano électrique, d’une batterie funk et d’une guitare fuzzy; trio guidé par Bear en duo à la voix avec Salami Rose Joe Louis, qui chante aussi doucement que lui, mais dans le registre de tête. La vidéo seconde parfaitement l’esthétique analogique avec ses effets de photos Polaroid et vidéos 8mm montés avec une sensibilité DIY. 

TyM a renchéri avec deux autres extraits teintés par la nostalgie analogique, The Loop et Déjà Vu, dont les thèmes donnent envie de se rassembler autour d’un vieux divan ou d’un feu de camp. C’est dans cet état d’esprit que la majorité de l’album se développe en fait, telle une trame détendue et réconfortante placée au centre de retrouvailles, un peu comme Beck l’aurait fait à une certaine époque.

Mahal rend de bonne humeur avec le ton amusant sur lequel Bear a le don de parler de la banalité du quotidien, et des détails qui façonnent la vie. L’originalité de la production fait sourire, en prenant le temps de nous faire sentir les cailloux sur la route, et de faire ‘caler’ la musique en même temps que le moteur du camion, pour repartir ensemble entraîné par un ruban magnétique. On sort de la promenade auditive complètement oxygéné et rafraîchi par autant de liberté créative.

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