Osees
Floating Coffin
- Castle Face Records
- 2013
- 40 minutes
Thee Oh Sees. Depuis 2008, sept albums pour cette formation menée par le vétéran et excellent guitariste John Dwyer. L’an dernier, la bande à Dwyer avait fait paraître Putrifiers II; disque que l’ami Labrèche nous avait présenté. Si les derniers efforts tanguaient vers un univers musical folk psychédélique, le dernier né, Floating Coffin, constitue un retour aux sources pour ces déjantés originaires de San Francisco : un cocktail de garage rock, de noise rock, de punk rock et de psychédélisme présenté sous un fard lo-fi. Un douzième album pour la formation de rock intoxiqué!
D’entrée de jeu, nous invitons les admirateurs de Ty Segall à tendre l’oreille vers ce Floating Coffin tant les atmosphères narcotiques de même que les salves de guitares décapantes font penser à ce que crée le sitedemo.caige. Donc, voilà un opus qui allie éloquemment euphorie pop, rock corrosif, prouesses techniques et sonorités millésimées. Un disque rempli de guitares salopées, de distorsions jouissives et de mélodies aériennes, mais drôlement opérantes.
À 38 ans, John Dwyer en connaît passablement sur l’art d’élaborer une solide galette de rock’n’roll. Un vrai de vrai qui comprend que les demi-mesures et le rock sont deux choses qui ne s’accouplent pas très bien. La pédale est résolument au plancher, avec en prime, quelques incursions dans le stoner rock; l’ensemble nappé de claviers hallucinogènes.
Les fines bouches diront qu’il n’y a rien d’ingénieux dans la musique que nous offre Thee Oh Sees. En effet, les ascendants musicaux sont aveuglants (acid rock, garage rock, psychédélisme peace and love, hard rock sabbathien etc…), mais ces rénovateurs maîtrisent tellement ce qu’ils font, que l’on oublie assez facilement ces minuscules impairs.
Parmi ces ritournelles chargées de guitares gémissantes, de refrains criards et de vociférations folles, nous avons relevé la locomotive rock’n’roll que constitue I Came From The Mountain, le stoner de Toe Cutter – Thumb Buster, le garage punk de The Flaoting Coffin, la déflagrante No Spell, la ligne de basse bondissante convoyant habilement Maze Fancier, la lourdaude et hypnotique Night Crawler et le slow punk animé par un violoncelle titré Minotaur.
L’an dernier, quelques amateurs de rock abrasif ont été conquis par les trois brûlots de Ty Segall (Slaughterhouse, Twins et Hair). Si vous faites partie des admirateurs du jeune créateur (lui aussi originaire de Frisco), nous vous conseillons fortement de mettre la main sur Floating Coffin. Vous découvrirez que le parrain de Segall n’a absolument rien à n’envier à personne. Dynamique, explosif et qui ne laisse aucun répit à l’auditeur. Sans bavure!
Ma note : 7,5/10
Thee Oh Sees
Floating Coffin
Castle Face
40 minutes
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