Critiques

The Weeknd

After Hours

  • Republic Records
  • 2020
  • 57 minutes
7

Le 20 mars dernier, soit quelques jours après le déclenchement des mesures liées à la pandémie au Québec, paraissait le quatrième album studio de The Weeknd. Intitulé After Hours et contenant 14 titres, l’album est sorti, à mon sens, de manière plutôt confidentielle, sûrement dû au contexte particulier de ce mois de mars. Toutefois, ça n’a pas empêché l’excellent titre Blinding Lights de se démarquer parmi les autres morceaux diffusés en radio tout au long du printemps et encore aujourd’hui. Alors est-ce que le reste de l’album est à la hauteur de cet extrait extrêmement dansant et dépasse Starboy le précédent opus de 2016?

Si justement Starboy privilégiait des sonorités RnB et électro, After Hours, quant à lui, fait la part belle aux années 80 avec son lot de batteries électroniques et de synthés puissants. Étonnamment, la première partie de cette nouvelle galette est relativement calme avec des titres très aériens comme Alone Again qui ouvre l’album ou Hardest To Love en passant par Too Late. Ces morceaux nous plonge rapidement dans une ambiance relaxe, intime et parfois un tantinet sexy. Parfait pour une date à la maison (en respectant les gestes barrières et les consignes de sécurité, bien évidemment). C’est à partir du titre Snowchild que l’ambiance se réchauffe pour de bon. La production de ce morceau est particulièrement bien travaillée. On peut y entendre à de nombreuses reprises l’utilisation de word-painting (ou figuralisme en français) où quand le son et les paroles évoquent la même idée. Ici, par exemple, on peut entendre des bruits de lasers quand l’interprète prononce le mot spaceship. Ça n’a l’air de rien, mais ça montre toute l’étendue du travail de réflexion effectué en amont et à la production.

Je me permets d’enjamber les titres suivants, à savoir Escape From L.A, Heartless et Faith qui sont tout autant qualitatifs que les précédents pour en arriver à la curiosité de cet opus : Blinding Lights. Si la rythmique et le riff au synthétiseur n’ont rien à envier à un bon vieux Take on Me de la formation a-ha, cette chanson a le mérite de faire ressortir l’instinctif qui sommeille en nous. Qu’est-ce qu’il est train de nous raconter?, doivent se dire certains d’entre vous. C’est simple. Vous voyez ce moment où vous dansez avec elle comme si demain n’arrivera jamais. Qu’il n’y a plus que vous deux au milieu de la foule et le monde pourrait bien s’écrouler que ça vous est égal, tandis que son regard vient vous secouer l’âme et que son sourire illumine cent fois plus la pièce que toutes les lumières réunies? C’est juste de ça dont je vous parle, votre cerveau qui se débranche quelques minutes pour profiter du moment présent. À ce titre, je propose que Blinding Lights devienne l’hymne post-covid, quand on pourra à nouveau se coller et transpirer en toute quiétude!

Ensuite, cinq autres titres viennent enrichir l’album en gardant, en premier lieu, cette vibe dansante puis en revenant vers le côté plus calme comme pour faire atterrir l’auditeur en douceur, avec en conclusion le très sensoriel et organique Until I Bleed Out. Au final, après une belle heure d’écoute, si on se base sur le morceau Blinding Lights, on peut être amené à regretter l’absence d’autres titres aussi porteurs que celui-ci. Néanmoins de par la qualité de sa production et de ses titres, After Hours reste un très bon album qui mérite d’être écouté plus d’une fois! Bravo Monsieur La Find’semaine!

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