Vous suivez l’actualité musicale en Belgique? Vous devriez, car on y retrouve une des scènes post-hardcore les plus intéressantes! Fanatiques de Céline, veuillez vous abstenir, vous allez saigner des oreilles… tout compte fait, à bien y penser, vous devriez écouter! On retrouve dans The Rott Childs, Florent Pevee, bassiste de l’excellent groupe Kabul Golf Club, qui a fait paraître l’excellent maxi Le Bal du Rat Mort, un peu plus tôt cette année.

Alors que dire des Rott Childs? Dans la même famille que KGC, ils mélangent le hardcore, le rock, la pop orchestrale… en fait, pas mal tout ce qui leur tombe sous la main. On retrouve sur ce Alleluia de tout, mais surtout une galette qui s’enchaîne avec aise et brio. De plus, un humour corrosif couvre la galette. Ça commence avec le nom du groupe qui constitue une allusion à la fameuse famille juive (barons de la finance mondiale) qui est la cible de plusieurs théories de conspiration. De plus, l’iconographie religieuse se fait aussi passer à tabac avec une ironie palpable. Pour le titre de l’album, la Brit Milah est la célébration de la circoncision chez les Juifs et la gamme de G (Sol) mineur est celle préconisée par Mozart pour exprimer la tristesse… rien de moins!

À l’image du titre évocateur, The Rott Childs offre une galette qui passe par plusieurs influences, mais toujours fignolée avec intelligence et bon goût. Prelude ouvre la marche avec une mélodie tout ce qu’il y a de plus inoffensive. Par la suite, la formation nous envoie des guitares violentes, une batterie hyperactive et des voix bien intenses sur Caloric. On reconnaît facilement une filiation avec The Blood Brothers et The Dillinger Escape Plan sans jamais non plus tomber dans le pastiche. On constate leur don pour la mélodie sur Pass Out Of Charm alors que la basse est à l’avant-plan et que les chants se font clairs et quasiment charmeurs.

Suitcase Full Of Stupid offre pour sa part, des guitares bien stridentes qui réjouiront les fans de hardcore. Comme plusieurs pièces sur l’album, la chanson se termine dans un chant aux influences liturgiques probantes. Stutter se classe, quant à elle, parmi les pièces les plus accessibles de la galette sans toutefois être insipide. Gold Crumbs ferme la marche rapide avec brio… plutôt le sprint que ce Alleluia représente.

Bref, un des bons albums de post-hardcore paru cette année. La scène belge offre des groupes dotés d’une belle qualité de composition et d’une ironie qui colle à merveille à leur musique. The Rott Childs mérite que vous y tendiez une oreille si vous avez un faible pour le genre.

Ma note : 7.5/10

The Rott Childs
Alleluia : A Brit Milah in G Melodic Minor
HRC Records
28 minutes

www.therottchilds.com/