The Lumineers
Cleopatra
- Dualtone Records
- 2016
- 32 minutes
On connaît The Lumineers comme étant LA formation folk festive avec qui on peut se soucier de rien. Sur le premier album homonyme, qui possède des airs musicaux ruraux, on se retrouvait à danser, à s’évader, à rire, à oublier nos tracas en tapant des mains et des pieds. Chaque parole était mémorisée et scandée…comme si on faisait vraiment partie du groupe. On enchaînait les petits mouvements dansés. Pas de doute ici, on avait un plaisir très assumé avec le premier projet. Pourquoi? Parce que ces fameuses percussions donnaient une allure tendre et sympathique à la bande originaire de Denver. Qu’en est-il de leur deuxième album Cleopatra?
D’entrée de jeu, Cleopatra regroupe des chansons qui amènent le groupe vers un univers plus sombre, probablement plus introspectif, où les percussions occupent une place moins importante que dans la première proposition. Avec les Cleopatra, Ophelia et Angela, ça fonctionne. L’instrumentation est charmante à l’écoute, bonifiée du trémolo dans la voix du chanteur Wesley Schultz, donnant un petit côté sensible aux compositions. Et c’est bien chouette. Par contre, c’est après que ça se gâte. Pourquoi? Parce que sur le premier disque, la barre était haute. Les chansons étaient d’une belle naïveté. Là, on a l’impression de retrouver des bouts de textes kitsch qu’on aurait pu retrouver dans des biscuits chinois. C’est non seulement vide, mais aussi réchauffé et bien trop mélodramatique. Ce n’est pas compliqué, tout pour faire des tubes radios. Un mantra à ne pas adopter.
Plusieurs compositions issues de Cleopatra demeurent de bons contenants en termes de sonorités, mais en termes de contenus? Eh boboye… Sur Gun Song, Wesley Schultz chante ceci: «I don’t have a sweetheart yet, but if I did, I’d break my neck. To please her, make her want to stay in my arms shed’s rest but I don’t have a sweetheart yet». Oui. Et alors? Explications? On s’en va où avec ce genre de strophes? C’est exactement ça le problème. Il y a ces fausses idées de romantisme minimaliste qui passent et qui repassent dans les textes de Cleopatra venant instinctivement effriter les arrangements musicaux. Fait à noter, sur My Eyes, l’amalgame entre la guitare électrique et le piano demeure instable par rapport aux mots chantés.
The Lumineers ne se réinvente pas du tout avec Cleopatra. Le groupe a pris toute une débarque et c’est bien dommage. Qu’est-ce qu’on fait dans ce temps-là pour passer au travers? On réécoute la première galette et on se remet à taper du pied…
Pour oublier.
Ma note: 4/10
The Lumineers
Cleopatra
Dualtone Records
32 minutes
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