La formation post-punk/pop-rock américaine, et légendaire, revient à la charge trois ans après Wonderful Wonderful, qui n’était pas si mauvais, mais qui a raté la cible sensiblement comme tous leurs efforts après Sam’s Town.

Oeuvrant en quelque sorte à l’abri de la pression de l’industrie musicale où aucune réelle attente ne pesait sur les Killers à l’aube de la sortie d’Imploding the Mirage, la troupe avait l’occasion de se renouveler, encore, idéalement pour le mieux. Long de quarante-deux minutes, comprenant une dizaine de morceaux, tous de la même durée ou presque, Imploding The Mirage a été enregistré à l’écart du guitariste Dave Koening. Quoique, soustrait d’un membre, Brandon Flowers, meneur du quatuor, a su faire appel à de bonnes têtes de musique pertinentes et actuelles parmi lesquelles on compte Weyes Blood, K.D Lang et Jonathan Rado du groupe Foxygen.

Produit par le réputé ingénieur sonore Shawn Everett, qui a notamment travaillé avec Alabama Shakes, Broken Social Scene, Perfume Genius et The War on Drugs, Imploding The Mirage s’ouvre avec la pièce My Own Soul’s Warning qui semble être un pastiche du travail d’Adam Granduciel, le cerveau derrière The War on Drugs. D’ailleurs, la sonorité synth-folk, la marque de commerce de Granduciel, s’entend tout au long de l’album et ce n’est pas un hasard puisque ce dernier a travaillé à la réalisation d’Imploding The Mirage avec Flowers et les autres Killers. Certes, on peut se questionner sur l’apport réel de Brandon Flowers au processus créatif de l’opus, mais si l’on se fit simplement qu’à notre oreille, le résultat musical n’est pas mauvais du tout.

Fidèles à leurs habitudes, les compositions grandioses des Killers donnent une allure de musique de stade, où plane l’impression que des feux d’artifice pourraient retentir à tout moment. Le quatuor a misé fort sur cet opus et le résultat est bien meilleur que les efforts précédents. On parle possiblement même de leur album le plus complet où les paroles dûment écrites par Flowers brillent sur la grandiose célébration musicale qu’est Imploding the Mirage.