Critiques

The Child Of Lov

The Child Of Lov

  • Domino Records
  • 2013
  • 39 minutes
7,5

2013ChildOfLove_TheChildOfLov600G010513En provenance d’Amsterdam, une bizarrerie débarque: The Child Of Lov, de son vrai nom Cole Williams, musicien de vingt-cinq ans qui survient avec son premier album… et c’est pas mal tout ce qu’on sait du jeune homme, hormis qu’il avait fait paraître Heal en novembre dernier via sa compagnie de disque. À l’instar de son image, sa musique détient quelque chose de décalée. Par ailleurs, il vient d’annuler l’ensemble de ses spectacles cet été en publiant une lettre sur son site web expliquant que bien qu’il sache que la tournée est une excellente façon de faire de l’argent, ce n’est pas pour ça qu’il fait de la musique. Il continue en affirmant qu’il préfère se concentrer sur l’aspect création. Au bout du compte, est-ce que la galette vaut artistiquement son pesant d’or?

Ce premier album est très intéressant. The Child Of Lov propose une pop désaxée, parfois psychédélique, parfois excitée, aux harmonies vocales étranges, entourée d’une richesse musicale par l’utilisation d’une panoplie d’instruments. Il ajoute à l’ensemble une touche de soul bien sentie et profite de Damon Albarn à la réalisation, qui lui, apporte sa petite touche magique. Si l’on peut reprocher une chose au jeune homme est son manque de constance, car si la majorité des chansons viennent vraiment chercher l’oreille, quelques-unes tombent dans l’oubli assez rapidement.

L’album s’ouvre sur la très mollo Call Me Up. C’est une ouverture bien étrange et on découvre rapidement le côté marginal du jeune néerlandais de même que sa voix particulière. Le genre de voix qu’on aime ou qu’on n’aime pas, mais qui ne laissera certainement pas les mélomanes avertis indifférents. One Day, à laquelle contribue Albarn, montre les influences hip-hop de Williams. Il en remet avec la collaboration de DOOM sur Owl qui s’ouvre sur une intro de guitare pour ensuite tomber dans une boucle sur laquelle le rappeur anglais vient glisser un rap qui colle parfaitement.

Les deux pièces de résistance demeurent cependant Fly et Warrior. La première, pour sa richesse musicale avec un rythme entraînant et accrocheur, agrémentée de divers instruments, dont des cuivres, et qui tout au long passe à travers une multitude de nuances intéressantes. La deuxième, quant à elle, fait penser à une intro de la formation Postal Service avec ses synthétiseurs riches et omniprésents. La voix haut perchée de Williams vient s’y joindre pour créer une pièce dépouillée et franchement intéressante.

Bref, on pardonne rapidement le manque de constance du Child Of Lov. Williams offre un son original et riche qui fait son chemin rapidement à travers les canaux auditifs. On vient à s’intoxiquer de ses rythmes accrocheurs. Sa voix qui semble si étrange au début devient un réconfort au fur et à mesure des auditions.

Ma note : 7,5/10

The Child Of Lov
The Child Of Lov
Domino Records
39 minutes

thechildoflov.tumblr.com/

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