Le duo, formé des deux sœurs jumelles d’origine albertaine, Tegan et Sara Quin, a tout récemment lancé leur 15^e album en carrière : Crybaby.

Les deux sœurs ne chôment pas. Elles s’illustrent dans la musique, le roman graphique pour adolescent·e·s, en plus d’avoir créé une série télévisée basée sur leurs souvenirs de jeunesse : High School, a memoir and TV show by Tegan and Sara. On peut d’ailleurs trouver sur Spotify la liste de lecture associée à leurs années d’études au niveau secondaire, High School : class of ’98. En ce mois de novembre sombre et frisquet, cette liste de lecture est une véritable dose d’énergie qui permet de bien saisir les influences de Tegan and Sara.

Rien n’arrête ce duo qui ne semble pas vouloir grandir et qui nous offre, sans surprise, un album qui trempe définitivement dans la pop et le rock. On reste un peu dans le cliché du « girls band emo » qui cherche sa place dans le monde adulte et cet entre-deux ne paie définitivement pas. I Can’t Grow Up, la première pièce de l’album, donne le ton à la suite. On y aborde notamment des sujets qui relèvent plus de l’adolescence que de l’âge adulte comme le coup de foudre et les chagrins d’amour dramatiques. La nostalgie c’est cool, mais pourquoi ne pas essayer de créer une musique un peu plus mature et recherchée?

L’album nous amène dans cet univers pop-rock efficace, mais qui donne l’impression d’avoir opté pour la facilité : aucune des douze pièces de l’opus ne vient offrir quoi que ce soit de nouveau ou de réellement touchant. Dans This Ain’t Going Well, on peut entendre: « I wish that I had been a better version of me ». Eh bien moi, j’aurais espéré entendre Tegan and Sara version améliorée.

Pourtant, chacune des jumelles possède un timbre vocal rocailleux et profond, avec du mordant, qui avait été mis complètement en valeur dans leur album précédent enregistré live, Tonight in the Dark We’re Seeing Colors. Voix, piano et guitares seulement : c’est là que la puissance du duo nous apparaît réellement. Faded Like a Feeling, la 6^e pièce de l’opus est celle qui se démarque réellement. On apprécie davantage le talent vocal des deux sœurs et les harmonies qui nous transportent dans un (trop) court nuage de douceur.

Crybaby est loin d’être un album mémorable en matière de créativité musicale, mais il nous rend malgré tout nostalgiques de notre jeunesse. Les enfants des années 90 auront immédiatement envie de ressortir leurs jeans trop grands et de remettre leurs chokers.