Superchunk
Songs in the Key of Yikes
- Merge Records
- 2025
- 38 minutes
Superchunk existe encore? Hé oui! Et le combo indie rock, avec un fort penchant pour des ritournelles pop-punk, demeure pertinent sur ce treizième album studio.
Dès l’ouverture avec l’efficace Is It Making You Feel Something?, on fredonne son imparable refrain tout de suite. Comme si le groupe s’était voué à composer les airs les plus accrocheurs possibles plutôt que de s’enfarger dans des expérimentations noisy. Malgré sa structure un peu imprévisible – surtout après le bridge – ça reste du bonbon. Peut-être la chanson avec le plus fort potentiel radiophonique (même si Superchunk s’en fout depuis le temps). Suivi de près par la presque grunge Care Less.
Pour les fans de la première heure, l’esprit des «origines» peut s’entendre sur Bruised Lung. Toujours la même voix de gamins toujours sur le bord de fausser (dans Cue par contre, il franchit la ligne) et les airs de guitares lead irrésistibles pour introduire les chansons. Comme on en retrouve aussi sur Climb the Walls dont le solo écorché vif complète bien la mélodie enjouée.
Everybody dies pourrait dangereusement ressembler à Blink 182 mais on s’en détourne avec le bruit des guitares plus tonitruantes que les seuls standards du pop-punk à la californienne. Surtout qu’elle est suivie par un brûlot du même acabit, Stuck in a dream. Avec le sentiment d’urgence qui se dégage dans son exécution, cette dernière exhale un petit quelque chose de joliment juvénile dans sa livraison, même pour ces vétérans. Elle pourrait servir de générique à un sitcom tellement c’est catchy.
Après ce combo explosif de chansons nourries au punk vitaminé, Songs in the keys of yikes s’essouffle. Même si on ne parle que de deux chansons pour conclure dans cette accalmie, on aurait repris un peu d’énergie dans le mix. Justement, Train on fire traîne un peu de la patte avec une mélodie moins inspirée.
Et le tempo continue sa décélération avec l’acoustique Some Green, un peu longue dans sa livraison. Même qu’on se demande un peu où s’en va la pièce par moment. Sans parler non plus d’une fin décevante pour l’album (Some Green reste du bon Superchunk), on aurait droit à un titre un peu plus enlevant pour conclure.
L’élément faible de l’album d’ailleurs relève de l’ordre des chansons, qui aurait pu être réparti plus équitablement selon leur potentiel. On comprend qu’on a voulu accrocher l’auditeur avec les canons en début de course. Et sur ce point, c’est réussi. Mais les deux titres plus faibles se ramassent en tapon à la fin. Ce qui fait en sorte qu’on a tendance à les sauter aux prochaines écoutes.