Grosse Maison est une grosse production. Présenté comme un projet house-pop, de chansons accrocheuses tournant surtout autour de la musique de maison (de la « house musique », comme on dit sur le Pléteau). Du gros son.

Projet solo, mais pas solitaire, l’album met en vedette les deux hyper-queens Virginie B et Claudia Bouvette, à qui Super Plage cède volontiers le micro : écouter la fabuleuse Deadlines. Deux vedettes, exactement dans leur élément. Tout comme L’Isle et pataugeoire, excellentes collaborations vocales, également à l’écriture et à la composition.

La chanson-titre est un hit, tout comme Jetski et Miroirs (un rare hit house franco mondial, s’il y a une justice): « Y’a pas de hasard / J’essaie d’être en retard ». Jouées et/ou composées au moins en partie par l’artiste, qui comixe également le tout avec David Krajic, de belle façon.

Rafraîchissant album de musique dance made ici, en contraste magnifique avec le culte des trois couplets qui riment, si cher à certaines personnes vénérant « la Chanson ». Et donc des paroles parfois minimalistes (aucunement un défaut), ce qui permet des joyaux comme « Jetski, jet lag, jet set, jetpack, tellement je t’aime » (Jetski). Paroles visuelles tout au long, occasionnellement graphiques (Miroirs). Chill contient toute cette envie de fêter, plus une guitare surfy, rare parmi les étages de synthés. Synthés aux sons toujours pertinents.

Il y a beaucoup d’hommages, name drops et shout-outs (Beastie Boys, Beck, Francoeur, Moroder, Catherine Dorion, Ferland). La pièce 1990 raconte la jeunesse vécue à cette époque, ses médias et ses canaux disparus: les cassettes, les disques compacts et Musiqueplus.

Ça s’écoute d’un trait. Neuf pièces plutôt courtes, qui donnent justement envie de réécouter, découvrir d’autres éléments cachés dans les paroles et dans les mixes.