Critiques

St. Vincent

St. Vincent

  • Republic Records
  • 2014
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

Autre disque fort attendu pour la plupart des mélomanes nord-américains. En effet, c’est aujourd’hui qu’est catapultée sur le marché la cinquième offrande d’Annie Clark, alias St. Vincent; un album homonyme réalisé par l’acolyte de toujours John Congleton (Baroness, Clinic, Bill Callahan etc.). Pour l’occasion, la jolie dame a recruté les batteurs/percussionnistes Horner Steinwess (Sharon Jones & The Dap-Kings) et McKenzie Smith (Midlake) afin de l’accompagner dans la création de ce St. Vincent. Après un Love The Giant, conçu en cohabitation avec David Byrne (Talking Heads), paru l’an dernier, et bien reçu par la critique, est-ce qu’Annie Clark se révèle à la hauteur de sa réputation?

Notre réponse sera claire, nette, précise et chirurgicale: oui, de A à Z! Fidèle à son habitude, la multi-instrumentiste de luxe prodigue une création foisonnante, fertilisée de structures chansonnières complexes, de guitares à l’occasion abrasives, de grooves électros enivrants et de mutations stylistiques draconiennes. Malgré toute cette perspicacité musicale, Clark réussit le tour de force de demeurer complètement intelligible et cohérente. À chaque sitedemo.cauction, la créatrice enfonce encore plus profondément le clou en ce qui concerne la régénération de la pop américaine. Impressionnant!

Sans être aussi frémissant et prenant que Strange Mercy, St. Vincent trouve encore le moyen de nous éblouir de tout son talent. Les admirateurs retrouveront tout ce qu’ils affectionnent dans la musique de Clark, sans pour autant remarquer une seule parcelle de récurrence; un festival de petites symphonies pop parfaitement débridées, mais entièrement harmonieuses et captivantes.

Encore une fois, cette improbable mixture de rock, de pop, d’électro et de constructions sonores débordantes atteint la cible effrontément. Chez Clark, que ce soit la voix, l’interprétation, les mélodies, la réalisation, les arrangements, tout semble couler de source avec une facilité déconcertante. On appelle ça un talent supérieur!

La brillantissime musicienne fait don d’une enfilade de chansons remarquables: l’électro-rock Rattlesnake, la très eighties/new wave Birth In Reverse, la pop aérienne Prince Johnny, le moment rock salopé qui s’interpose dans Huey Newton, le simple synthétique (un soupçon Talking Heads) titré Digital Witness, le «I prefer your love to Jesus» dans I Prefer Your Love, l’imparable riff qui anime Regret, le clavier dérangé (ou serait-ce une guitare trafiquée?) dans Bring Me Your Loves ainsi que la désarmante ballade Severed Crossed Fingers. Incomparable!

Originale sans être déjantée, hétéroclite et interprétable à la fois, St. Vincent est tout simplement une incontournable de la musique américaine. L’itinéraire proposé pourra paraître sinueux, mais si certains d’entre vous avaient envie se donner véritablement la peine d’approfondir cette proposition, vous pourriez être sérieusement happés par l’incommensurable talent d’Annie Clark. Une autre irréfutable réussite au compteur! Une surdouée!

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