
Squid
Cowards
- Warp Records
- 2025
- 45 minutes
Parmi la pléthore de groupe qui a reçu l’étiquette de post-punk au Royaume-Uni au cours des dernières années, Squid a toujours fait sa marque avec un raffinement intellectuel dans ses textes et une musicalité plus audacieuse. Ces traits se poursuivent sur Cowards, un album qui a été inspiré par la littérature mondiale et qui met l’accent sur tout ce qui est considéré « mal ».
Squid avait fait un choix judicieux en présentant l’extrait Crispy Skin en amont de la sortie parce que la pièce est à la fois très réussie et respecte à la lettre le concept de l’album. Elle l’ouvre aussi. Dans celle-ci, on creuse le cannibalisme comme dans le roman Tender Is the Flesh d’Agustina Bazterrica. Le jeu des synthétiseurs, à l’instar du reste de l’album, est franchement intéressant.
Il y a dans le titre quelque chose qui indique un certain jugement par rapport aux chansons qu’on retrouve sur l’album. Blood on the Boulders est un bon exemple de l’excellence dont est capable maintenant Squid. La chanson suit une courbe dramatique qui s’embourbe dans le crime autour d’une histoire de Charles Manson, mais qui sert de prétexte à porter plutôt un regard sur notre fascination pour les séries documentaires sur les crimes et l’argent qui est fait sur le dos des victimes. Musicalement, c’est puissant et bien composé.
Parmi les bons coups de l’album, on retrouve Building 650 qui offre une trame entraînante et puissante, Cro-Magnon Man mise sur une atmosphère inquiétante, la pièce-titre de l’album prend un certain temps avant de décoller, mais lorsqu’elle est en vol, on n’a plus envie qu’elle se pose.
La seule chose qu’on peut reprocher à Squid, c’est d’avoir exactement ce à quoi on s’attend d’eux. Est-ce une mauvaise chose? Bien sûr que non. Mais ça demeure que la surprise a fait son temps et les pièces s’inscrivent dans la continuité.
Un bien bon album que propose Squid avec Cowards qui s’inscrit dans une continuité de compositions musicales audacieuses pour le groupe anglais.