Critiques

Sprints

Letter to Self

  • City Slang
  • 2024
  • 39 minutes
7,5

Sprints est un groupe de punk garage irlandais qui a lancé au début du mois de janvier son premier album en carrière : Letter to Self. La formation avait fait paraître des EP en 2021 et 2022 qui ont retenu l’attention des gens chez City Slang. Sur ce premier album, la formation nous offre une version rafraîchissante du punk mené par une rage qui sort à travers les salves de Karla Chubb.

Si Sprints ne révolutionne pas le genre, il en propose certainement une version particulièrement efficace en comptant sur des textes bien écrits, une musique qui est diversifiée et inspirée ainsi que des arrangements bien dosés. Il y a un côté « dans ta face » particulièrement cathartique chez Sprints et ça donne rapidement envie de se lancer dans mosh pit.

Dès Heavy, la deuxième pièce Chubb chante sur un ton retenu qui transpire la menace : « I’ve got a simple idea, I’m going to make it stick » et elle n’a pas tort. Dans plusieurs pièces de Letter to Self, Sprints entre dans le tas avec une énergie débordante et contagieuse sans non plus oublier les nuances. Adore Adore Adore est un bon exemple de ce que le groupe est capable de mieux. Ça rentre au poste alors que les paroles traduisent la rage face à la manière que les femmes sont considérées dans l’industrie musicale.

Même si Sprints a la plupart du temps la pédale dans le tapis, le groupe est capable de nuances musicales comme le démontre Shaking their Hands où les guitares sont texturées à souhait. Le tout est doublé d’une autre excellente mélodie de Chubb. Literary Mind est peut-être l’exemple de ce que le groupe fait de plus accessible comme mélodie et c’est terriblement efficace. Parmi les autres moments forts de Letter to Self, Up and Comer a une place de choix. Dans celle-ci, Chubb convoite d’être une artiste qui émerge et entend le diable qui cogne à sa porte. C’est l’analogie de vendre son intégrité artistique pour réussir qu’elle traduit avec celle-ci de manière adroite.

C’est un excellent premier album pour Sprints qui offre très tôt cette année un album qui fera plaisir aux fans de punk avec une bonne dose d’abrasif. Que ce soit dans les sonorités ou encore dans les textes, Sprints réussis à nous faire sourire par sa capacité à bien utiliser les codes du genre. Même si la plupart du temps, le groupe irlandais plonge dans ce qui est le moins beau sur Letter to Self, on en ressort tout de même avec un sentiment d’espoir, comme si tout ne peut aller mieux qu’à partir du moment où l’on a fait des constats honnêtes sur nous, notre entourage et la société.

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