Sloan
Based on the Best Seller
- Murderecords
- 2025
- 38 minutes
Avec un groupe disposant d’une discographie aussi étendue que Sloan, on se demande toujours où se situe un nouvel album dans leur corpus complet étendu sur plus de 30 ans. Aussi, il est difficile d’ignorer les chefs-d’œuvre «d’antan» du groupe chaque fois qu’on écoute pour la première fois leurs nouvelles chansons.
Verdict? Capitol Cool verse dans le bon rock classique passé dans le tordeur indé. Prometteur.
Le simple Dream Destroyer donne dans le pur glam/bubblegum à la Sweet (comme un fin mélange de Blockbuster de Sweet et Roxy Roller de Sweeney Todd). Avec son titre chanté dès l’ouverture, son air reste en tête longtemps. Et cette obsession glam perdure sur So Far Down. Avec un certain rebrassage à la Joan Jett.
Retour à une pop plus sophistiquée empruntant aux Kinks, Beatles ou Beach Boys, avec Open Your Umbrellas. Bien carré avec son piano martelé agencé aux handclaps. Elle se rapproche un peu de Fortune Teller, qui rappelle le bubblegum des années 60. De la pop classique bien ficelée.
Baxter nous laisse perplexe. Est-ce qu’on l’a déjà entendu sur un album antérieur de Sloan? Sur Twice Removed? Non. C’est simplement la voix d’Andrew Scott qui propulse certains échos de People of the Sky, tiré de l’album précédemment nommé. Ça reste un excellent rock avec une belle remontée à mi-chemin.
Le même phénomène de «déjà entendu» se manifeste sur la subtilement country Collect Yourself. Cette fois, on pense à quelques ressemblances avec The Lines You Amend sur One Chord to Another. Par contre, après quelques écoutes, on oublie les similitudes.
Non, Live Forever n’est pas une reprise d’Oasis. Toutefois, le groupe originaire d’Halifax n’a rien à envier aux frères Gallagher (Noel surtout) pour la qualité de ses mélodies. Surtout sur cette pièce.
Rock plus fougueux, voire féroce, sur No Damn Fears. Le vocal ramène le tout à une proposition plus mielleuse, mais le grincement de la guitare garde la force de frappe. Peut-être la plus ambitieuse du lot. C’est aussi la plus longue. Ça s’étire un peu vers la fin.
Composante acoustique Here We Go Again qui tourne vite à un rock fédérateur plus ou moins inspiré. On manque un peu de gaz dans les couplets.
En entendant les premières notes de piano sur I Already Know, une crainte que le groupe termine Based On The Best Seller sur une ballade convenue laisse la place à un engouement sincère dans la transition vers une rythmique sympa sauvant la mise.
Comprenons-nous bien: si un tel album produit par un nouveau combo sorti de nulle part arrivait sur les plateformes, on aurait le droit de trouver ça génial. Mais Sloan, depuis les années 1990, nous a habitués à des standards de composition et d’arrangement très élevés. Sans dire que ce quatorzième LP n’est pas à la hauteur, il est juste normal qu’on trouve à redire un brin…