Sandrine St-Laurent
Celles que je connais
- L'ours
- 2023
- 37 minutes
Après avoir lancé un premier mini album en novembre 2021, Sandrine St-Laurent a décidé de sauter à pieds joints dans le long format. Celles que je connais, a finalement atterri sur nos tablettes numériques en janvier 2023. Qu’en est-il de ce premier album ?
Depuis ses débuts, Sandrine St-Laurent peint des tableaux lumineux avec sa guitare, son ukulélé et sa voix aérienne et agile. Pour Celles que je connais, la musicienne n’a pas dérogé de sa recette gagnante, et heureusement. La force de l’artiste réside dans ses mélodies folk-alternative délicates, solaires et aériennes. Cet opus lumineux s’ouvre d’ailleurs sur la pièce Lumière. Elle y aborde le sentiment de se retrouver après une relation où on s’est effacé pour plaire à l’autre.
Dès les premières notes qui s’échappent de ses lèvres, une impression de familiarité étreint l’auditeur. Écouter Celles que je connais a le même effet que de rentrer au pays après un long voyage. Sandrine St-Laurent pose un baume sur le cœur de ses auditeurs avec sa douceur et sa vulnérabilité. En effet, la demi-finaliste du Festival de la chanson de Granby en 2020, et participante des Francouvertes en 2021, a opté pour reconnaître et remercier « la beauté de l’autre, la douceur et la grandeur des amitiés » sur son album, apprend-on via sa page Bandcamp. « Ce sont des chansons qui accueillent la vulnérabilité, mais surtout la force qui habitent l’autrice », peut-on y lire également.
C’est ainsi que l’album aborde les thématiques de sororité (Celles que je connais) de compétitivité (Je cours plus vite que toi) ou encore de la volonté de connecter avec un partenaire qui est fermé (La moitié de toi). Je cours plus vite que toi, justement, est un bon exemple de la force de Sandrine St-Laurent pour créer des mélodies accrocheuses. Le refrain est efficace et l’air reste en tête longtemps après l’écoute. De plus, la présence d’harmonies sur cette chanson apporte de la texture. Ces voix semblent former une chorale d’appui face à la société de compétition dans laquelle on évolue.
La moitié de toi, quant à elle, s’ouvre sur un couplet de métaphores aquatiques (rame, aviron, irrigation, faire couler de l’eau sous les ponts…). En plus de faire preuve de son talent pour pondre des textes poétiques, ce morceau permet de voir l’étendue de l’agilité vocale de St-Laurent. Sur une mélodie vocale touchante, elle supplie son partenaire de la laisser entrer.
J’ai le cœur amoché à force de heurter tes remparts
– La moitié de toi
J’ai beau m’accrocher, je retombe sans cesse à la case départ
Tu ne me laisses pas rentrer
La pièce-titre, elle, rend hommage aux femmes qui entourent la musicienne. Cela peut rappeler certaines thématiques que l’on retrouve notamment dans l’œuvre de Lysandre. Le seul petit hic que l’on retrouve sur cette pièce ainsi qu’à d’autres endroits de l’opus : certains mots (dont le refrain) sont inaudibles. Lorsqu’on crée quelque chose de littérairement aussi intéressant, il serait préférable de s’assurer que l’auditeur pourra saisir chacun des mots.
L’arbre qui m’enserre
– Celles que je connais
Redresse ma colonne si je tombe
Si je tombe
Les femmes que je connais ont des étoiles dans le ventre
Radieuses, elles avancent
Et mon peuple s’élève, m’élève
Autre moment fort de l’album : Savane, ce duo avec Nicolas Lalonde. C’est ce dernier qui a écrit et composé la pièce. Leurs deux voix se complètent à merveille : là où Sandrine St-Laurent est aérienne, Nicolas Lalonde est terrestre. Il y est question d’un moment de folie où les narrateurs se sont dit je t’aime dans un contexte idyllique. L’ambiance y est mélancolique.
Bref, les mélomanes friands d’indie-pop solaire trouveront chaussure à leur pied avec Celles que je connais. Il y a quelque chose de rassurant dans ce premier effort de Sandrine St-Laurent.