Critiques

Royal Trux

White Stuff

  • Fat Possum Records
  • 2019
  • 37 minutes
7,5

Formé du guitariste emblématique Neil Hagerty et de sa comparse Jennifer Herema (son ex-femme, semble-t-il), le duo Royal Trux est manifestement une étrangeté dans l’univers du rock contemporain. De 1987 à 2001, le groupe a présenté 10 albums studio. La plupart d’entre eux sont qualifiés de superbes ovnis rock ’n’ roll… ou de simples fumisteries sonores, c’est selon.

19 ans après la parution de leur dernière galette (Pound for Pound, 2001), la formation originaire de Washington DC. effectuait un retour sur disque attendu par les fans de la première heure. Réalisé par le vétéran David Briggs – connu pour son travail avec le père Young – ce White Stuff garde intacte la signature unique qui a toujours caractérisé Royal Trux. Un tandem vraiment pas comme les autres !

Vous aurez dans les oreilles un album purement rock, mais la proposition est à la fois expérimentale et psychédélique, à un point tel qu’il est difficile de classifier clairement Royal Trux. Encore une fois, l’atmosphère est brouillonne, parfois même confuse, mais c’est totalement libre et authentique.

Tout en plongeant dans une musique évoquant les Stones sur l’acide, Hagerty et Herema sont résolument modernes. Cette fusion de rock, de musique électronique et de hip-hop est presque inédite. C’est du rock ? Oui. C’est expérimental ? Peut-être.  C’est psychédélique ? Parfois.

Si on ajoute à toute cette mixture cette influence glam-punk à la New York Dolls (un ascendant présent depuis les débuts), ça vous donne une petite idée de ce qui vous attend lors de l’écoute de White Stuff. Sur ce nouvel album, Royal Trux brouille encore une fois les pistes en nous proposant quelques chansons sensuelles, déviantes et vaseuses, agrémentées de guitares subtilement vicieuses. Aux premières écoutes, ce disque vous donnera le tournis, mais après quelques tours de manège, ça se replace drôlement… au point où vous aurez envie de vous étourdir de nouveau !

C’est solide du début à la fin, contenant quelques moments d’exception. Le blues psychédélique Purple Audacity #1 est un bijou dans le genre. Sunshine Junkie Lady est magnifiquement chambranlante. Get Used To This et Under Ice sont des incursions réussies dans l’univers du hip-hop. Shoes and Tags remémore la formation The Kills, mais en plus inventif. Year of the Dog est une sorte de rock sudiste sur les champignons magiques et Every Day Swan respire le lendemain de veille à plein nez.

White Stuff est inclassable, point à la ligne. Voilà un album parfait à écouter entre amis… de préférence un soir de party ! Un retour réussi de la part de ce duo complètement givré !

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