Dans le communiqué de presse qui annonçait son nouveau disque, Robert Robert (alias Arthur Gaumont) déclarait que sa nouvelle collection de chansons était: « […] une agrégation vulnérable d’émotions refoulées, un mélange d’histoires anachroniques et de métaphores, entre hits et anomalies pop, influences queb et internationales ». Après la découverte du résultat, on ne peut qu’être d’accord avec cette description alambiquée, Bienvenue au pays est un melting pot qui tire dans tous les sens. Cela dit, heureusement, il ne manque pas sa cible pour autant.

On n’est jamais à des années-lumière de l’électro, mais on sent que celui qu’on a d’abord connu comme DJ souhaite élargir ses horizons. Les premières notes qu’on entend sur la pièce éponyme qui démarre l’album sont émises par une guitare sèche et un son électroacoustique qui peut rappeler certains de ses contemporains comme P’tit Belliveau. Ça se poursuit avec la dansante M’enfer qui, malgré son côté très pop, compose avec une certaine noirceur au niveau des paroles.

Cachez-moi quelqu’un j’peux pas m’faire voir comme ça,
J’fuis la honte le visage enfoui dans le creux d’tes bras
Tout ce monde qui savent bien faire semblant,
Pis moi j’me sens comme un verre,
En train d’tomber par terre,
J’rêve de plancher mou,
Pour arrêter d’m’en faire

– M’enfer

Ce n’est pas pour autant que tout est sombre. En témoigne la très drôle Alex qui va clairement se retrouver dans les listes de lecture de plusieurs soirées estivales. Avec sa mélodie très accrocheuse qui nous reste tout de suite en tête et son rythme contagieux, cette chanson sera sans aucun doute le succès que les gens vont retenir. Autre point fort du disque, les collaborations sont très bien choisies. J’aurais dû avec Lumière est une petite pépite pop-rock qui mélange des guitares folks et des harmonies vocales très rétro. De son côté, Casser du sucre avec Fernie démarre à mi-chemin entre RnB et instrumentation trap pour se terminer avec une montée qui mélange claviers et guitare acoustique.

Robert Robert le démontre encore une fois, mais il a une oreille et un œil faits pour composer des musiques et des textes qui font du bien. Peur de tout et Luno débordent de sincérité et continuent de montrer l’incroyable sensibilité mélodique de Gaumont. C’est ce talent qui se confirme sur ces pistes qu’on a tout de suite envie de fredonner et de réécouter. Même chose pour la pièce finale Télé qui rend hommage à la simplicité et à l’humilité des gens qui se déploient positivement dans l’ombre.

Peut-être pas à la télé,
Mais y vont finir par nous voir

– Télé

Bref, avec Bienvenue au pays Robert Robert nous livre un album éclectique, positif, sincère et définitivement accrocheur. Ces nouvelles chansons seront clairement des moments forts des prochains spectacles. Ne le ratez pas aux Francos!