Rob Zombie + Kirk Hammett
Rob Zombie – The Electric Warrior Acid Witch Satanic Orgy Dispenser
- Universal Music Group
- 2016
- 32 minutes
La semaine dernière, le performeur, musicien, réalisateur de films et scénariste, Rob Zombie, lançait un nouvel album titré (tenez-vous bien!) The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Dispenser. Le vieux Zombie a toujours été très fort en ce qui concerne les titres à n’en plus finir! Le bonhomme roule sa bosse depuis 1985 et a connu son heure de gloire avec la formation White Zombie. Les vieux de la vieille se souviendront de l’imparable succès Thunder Kiss ’65 paru sur l’album La Sexorcisto: Devil Music Vol. 1 (1992).
Alors voilà, Zombie revient avec un 6e rejeton en mode solo. Et puis? Et puis, pas grand-chose à vrai dire. Je vous pose une question, chers mélomanes. Est-ce que quelqu’un parmi vous peut me dire dans quelle forme d’art Rob Zombie excelle véritablement? Pas de réponse? Il me semblait aussi! Sans blague, après avoir perdu la trace du salopard pendant plusieurs années, je m’attendais à quelque chose de plus substantiel, de plus inventif. Mais bon, les fans invétérés apprécient probablement plus que moi le hard-rock-métal-psychédélique-gore de Zombie.
Sur ce nouvel opus, Zombie nous offre la même recette qu’il suggère depuis des lustres. Toutes les chansons, sans exception, débutent avec un échantillonnage tiré de vieux discours qui comparent le rock ‘n roll au satanisme. Du réchauffé, pas à peu près. Par la suite, le hard rock peu subtil de Zombie s’empêtre dans des banalités et l’auteur nous déballe tous ses clichés inspirés de l’horreur, du satanisme de pacotille, et autres babioles qui me font particulièrement rigoler. Mais là n’est pas le principal problème de ce disque.
Sans support visuel, la musique de Zombie tombe complètement à plat. Ce rock, faussement métal, nous donne tout simplement envie de se faire une bonne tisane à la camomille tout en regardant The Texas Chain Massacre sur Netflix. Bref, après tant d’années à répéter inlassablement les mêmes rengaines, Rob Zombie sonne de plus en plus comme une parodie de lui-même.
Il y a bien un ou deux morceaux qui se démarquent. Je pense entre autres à l’excellente (et seule pièce réellement intéressante de l’album) Well, Everybody’s Fucking In U.F.O… qui fait quand même penser à du sous Ministry. De l’autre côté du spectre, on retrouve A Hearse That Overturns With The Coffin Bursting Open; un instrumental guitaristique qui évoque les pires moments de Kirk Hammett de Metallica. Dans la catégorie hard rock convenue, je ne peux passer sous silence The Hideous Exhibitions Of A Dedicated Gore Whore… un riff principal mille fois entendu.
Honnêtement, Rob Zombie ne fait plus peur à personne et son personnage de grand guignol de l’horreur, inspiré directement d’Alice Cooper, ne vient absolument pas émouvoir de quelconque façon votre humble critique. Zombie me fait penser à un Al Jourgensen très «soft». Je préfère, et de loin, le bon vieux déjanté de Ministry. Objectivement, Zombie a son bassin de fidèles depuis belle lurette et ce disque me confirme que je n’en ferai jamais partie! Pourquoi? Parce que Zombie se soucie plus du contenant que du contenu.
Ma note: 4/10
Rob Zombie
The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Dispenser
Universal
32 minutes
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