Critiques

Redd Kross

Redd Kross (AKA The Redd Album)

  • In The Red Records
  • 2024
  • 58 minutes
7

Dire que je savais à quoi m’attendre en apprenant que la fratrie californienne débarquait avec un nouvel album serait mentir. Les deux figures de proue de Redd Kross, Jeff et Steve MacDonald, ont encore des voix de p’tits culs voulant devenir des rockstars devant l’éternel.

Car ce dernier opus s’avère la savoureuse symbiose de tout ce que le rock – mort ou non, on s’en fout – a à offrir de mythique. Avec son aura de glam passé dans le tordeur du punk, cet album éponyme ratisse large. Autant en termes de genres que d’époques.

Par exemple, Good Times Propaganda Band aurait pu se retrouver sur Rubber Soul. Même les inclinaisons vocales sont lennonesques à souhait. Splendide changement de tempo en fin de livraison!

What’s In It for You? emprunte, elle aussi, une basse joliment groovy et des incantations psychédéliques dans les licks de guitares.

D’ailleurs, si un style prédomine un tant soit peu ici, c’est bien le psychédélisme. Sans pour autant donner dans la ballade planante soporifique. Le psychédélisme à la Sergent Peppers vire à l’obsession dans l’intro de The Main Attraction. Rapidement par contre, la pièce prend sa vitesse de croisière.

Par moment, sans nécessairement s’éloigner du psych, on se retrouve dans des contrées britpop avec I’ll take your Word for it. Toutefois, malgré ses qualités indéniables, elle rappelle plus Menswear ou Shed Seven que Pulp ou Blur… Peut-être pas la plus réussie.

Pour rester dans le britpop, Candy Coloured Catastrophe, sonne, du moins dans son intro, comme un restant d’Oasis.

Les frères fondateurs n’ont pas oublié d’où ils viennent: la scène hardcore de Los Angeles. Avec Terrible band nous enfonce ainsi une bonne dose de power chords dans le tympan.

Too Good To Be True verse aussi dans le Redd Kross pur jus. Avec un refrain qui arrive assez tôt dans les arrangements pour ne pas perdre de temps. On entend bien le souci de mélanger savamment une certaine forme de métal au power pop et le glam.

La plus originale serait peut-être Lay Down and Tube, qui préserve bien le charme de leur faux amateurisme en se gardant une marge de manœuvre un peu négligée et brouillonne.

N’aurait-il pas été plus sage d’offrir moins de pièces et les répartir dans des EP au fil des prochains mois? Probablement.

Verdict? Un ensemble un peu trop touffu, dense dans sa livraison pour être apprécié d’une seule traite. Il faut y revenir de temps à autre.

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.

Bloqueur de publicité détecté!

On a remarqué que vous utilisez un bloqueur de publicité. La publicité est un revenu important pour un média indépendant comme nous et nous permet de vous offrir du contenu gratuit de qualité. Est-ce que vous pouvez le désactiver? Ce serait bien apprécié!

- Merci, l'équipe du Canal Auditif