Critiques

Queens Of The Stone Age

In Times New Roman…

  • Matador Records
  • 2023
  • 48 minutes
7

Dire que les dernières années ont été mouvementées dans la vie de Josh Homme est un euphémisme. Entre son divorce acrimonieux de Brody Dale et la bataille pour la garde des enfants qui s’en sont suivi, la pandémie que nous avons tous vécue, la perte de deux de ses amis proches (Anthony Bourdain et Mark Lanegan) et une opération pour un cancer l’an dernier, il semble que le vent n’a pas cessé de souffler dans son toupet de rouquin. Ces événements semblent avoir eu leur effet sur Josh Homme si l’on en croit l’entrevue qu’il a donnée à Zane Lowe pour Apple. Si on exclut que Lowe soit licheux à mort lors de cette entrevue, on se rend compte que Homme a l’air sobre. Très sobre. Le genre d’état plutôt inhabituel pour celui qui semblait vivre un mantra qui ressemblait plus à Feel Good Hit of the Summer qu’au régime du Dalaï-Lama. En même temps, peut-être que la cinquantaine le rend plus sage. Il vaut mieux tard que jamais!

Cette nouvelle sagesse s’étend aux paroles de ce nouvel album de Queens of the Stone Age et c’est un regard beaucoup plus lucide qu’il pose sur les événements des dernières années à travers des chansons comme Paper Machete où il dissèque ses propres travers sur un rythme puissant de Jon Theodore et une guitare plutôt bruyante. Si la rumeur courait au cours des dernières semaines que ce serait un album cru et lourd, il faut relativiser. C’est plus lourd que Villains, en effet. Même un peu plus lourd que …Like Clockwork, mais on est très loin de la force motrice des albums comme Songs for the Deaf ou Rated R.

Mais bon, un solo de guitare un peu crasse dans Paper Machete, ça se prend bien tout de même. Obscenery, la première chanson de l’album fait aussi belle figure avec son refrain bruyant où les couches d’instruments se font la guerre alors que la voix de Josh Homme essaie de trouver son chemin. Par contre, on retrouve aussi le son un peu mou de Villains dans une chanson comme Carnavoyeur, un des premiers simples à avoir été lancé avant la parution de l’album.

Heureusement, celle-ci est l’exception et non la norme sur In Times New Roman… La plupart du temps, Queens of the Stone Age est regaillardi sur l’album. What the Peephole Say est une groovy pièce de pop-rock efficace, Time & Place offre de beaux moments avec une construction de riff intéressante, Sicily offre un peu de bizarrerie qu’on avait moins entendue chez Homme depuis quelques années.

En conclusion, In Times New Roman… n’est pas le meilleur, mais pas le pire de QOTSA. C’est un album somme toute agréable à écouter et les fans du groupe y trouveront sûrement de quoi s’y rattacher. Par contre, il ne faut pas s’attendre à être surpris par la formation qui reste dans sa talle et n’ose pas énormément sur l’album.

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