Critiques

Prong

Ruining Lives

  • SPV Records / Steamhammer
  • 2014
  • 44 minutes
6

403539La formation Prong faisait paraître en avril dernier son neuvième album studio titré Ruining Lives. Formé en 1986, le groupe mené incontestablement par Tommy Victor (Danzig, Ministry) rendait l’âme en 1996… pour mieux renaître de ses cendres en 2002. Cette fois-ci, Prong est complété par Art Cruz (batterie) ainsi que Jason Christopher (basse) et sitedemo.caigue toujours cette mixture thrash metal/industriel.

Réalisé par Victor lui-même, avec l’apport de Steve Evetts (Hatebreed, Dillinger Escape Plan, Sick Of It All), on retrouve Prong sensiblement au même endroit que le précédent effort Carved Into Stone que plusieurs «metalheads» considèrent comme le meilleur album de la deuxième vie du triumvirat. Au programme? Du thrash frénétique, un soupçon de post-punk/industriel à la Killing Joke et des refrains qui fracassent la cible à tout coup… et ce qui désarçonne à l’écoute de ce Ruining Lives est sans contredit le chant mélodieux et quasi posé de Tommy Victor. Les mélodies prescrites sont absolument rentables, mais on aurait souhaité un peu plus de furie et d’animosité dans les inflexions vocales.

Inversement, on ne peut reprocher au trio d’y aller à fond la caisse. C’est rapide, dense, exécuté à la perfection, même si la réalisation prônée semble tout droit sortie des années 90. On aurait préféré une approche plus salopée ce qui aurait propulsé ces petits brûlots à un cran supérieur. Ceci dit, ce Ruining Lives est tout à fait comestible et les admirateurs de la formation sauront apprécier à sa juste valeur cette conception sonore.

On peut disserter longtemps sur la pertinence pour Prong de poursuivre sa longue et sinueuse route tant ce qui est offert sur cet opus appartient au passé, mais corrélativement le groupe donne sa pleine mesure et présente d’excellents morceaux. On fait référence aux locomotives thrash (ouvrant la galette) intitulées respectivement Turnover et The Barriers, aux très Slayer/Metallica (s’agit de porter attention aux solos de guitare) titrée Ruining Lives et The Book Of Change ainsi que la punkisante Chamber Of Thought.

On aime moins quand Prong bifurque vers un metal «agréable à l’oreille»: le refrain trop fédérateur dispensé sur Remove, Separate Self, la conclusion trop harmonieuse de Self Will Run Riot de même que la mélodie quelconque laminant le dynamisme musical manifesté sur Come To Realize; toutes ces pièces diminuent sensiblement l’enthousiasme manifesté envers ce disque.

Voilà une sitedemo.cauction qui n’est pas sans intérêt, mais qui laissera de marbre le jeune métalleux habitué à plus d’inventivité, de rage et de structures méandreuses. Les vieux «headbangers» pourraient se laisser tenter bien que l’aspect mélodique de l’affaire aplanit sérieusement l’ardeur déployée par la formation. Somme toute, un effort honnête.

Ma note: 6/10

Prong
Ruining Lives
Steamhammer/SPV
44 minutes

prongmusic.com

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