Arrows of Love
PRODUCT : Your Soundtrack to the Impending Societal Collapse
- Differ-ant / I'm Not From London
- 2018
- 43 minutes
Quoi de mieux pour commencer l’année 2018 qu’une bonne dose de rock bien bruyant? C’est exactement ce que propose Arrows of Love. Ce quintette anglais avait fait paraître un premier album en 2014 titré Everythings f***ed. Voici que la bande rassemblée derrière Nima Teranchi et Nuha Ruby Ra lance un deuxième album où ils démontrent qu’ils n’ont rien perdu de leur fougue.
Pour ce deuxième album ils ont fait appel au réalisateur Mikko Gordon connu pour avoir travaillé avec Gaz Coombes et Thom Yorke ainsi qu’à Bob Weston de Shellac pour le matriçage. Bien s’entourer est toujours un bon point de départ. Et il faut le dire, Arrows of Love avait les chansons et n’attendait que le bon moment de faire rugir ses guitares. Avec la force de frappe d’un Future of the Left, un goût prononcé pour le bruit inspiré de Sonic Youth et un fatalisme qui n’est pas sans rappeler les éléments les plus acerbes de la scène punk.
Arrows of Love percute rapidement avec force sur Signal. C’est bruyant, énergique et très réussi. On y retrouve un peu de ce que propose Big Ups mais avec un son de guitare plus rond et chaud. Plus lancinante Tidal est bruyante, mais se plaint comme une plaie ouverte qui n’arrête pas de saigner. Beast arrive avec une énergie débordante et contagieuse. C’est bruyant encore une fois, mais ça donne envie de se déhancher et de fêter pendant qu’on nous explique qu’on a le droit d’être déprimé tout ça sur un fond de grosse basse au son surprenant.
Malgré leur goût prononcé pour le bruit, Arrows of Love ne reste pas campé dans celui-ci. Il sait se faire plus calme et nuancé comme le démontrent les moments doux sur Desire. Come With Me est plus marginale est surprenante alors que Nuha Ruby Ra prend le relais au micro pour un spoken-word sur fond grinçant. We Are Machine est tout aussi surprenante avec sa trame bizarre et à la limite de l’ambiance de film d’horreur.
Tout cela pour dire que c’est très réussi du côté d’Arrows of Love qui commence l’année dans le bruit grinçant. Les fans de punk dissonant y trouveront un réconfort et une source de surprise. La formation ne fait pas le cliché, mais offre des compositions de qualités.