Critiques

The Prodigy

No Tourists

  • Take Me to the Hospital
  • 2018
  • 38 minutes
6

En 2015, The Prodigy célébrait son 25e anniversaire d’existence en nous proposant un 6e album intitulé The Day is My Enemy; une création frénétique (comme toujours) et colérique qui, malgré sa trop longue durée, était assez bien tournée. Mené par le chef d’orchestre de la formation, Liam Howlett, accompagné par deux chanteurs-rappeurs, Keith Flint et MC Maxim Reality, The Prodigy est l’un des pionniers du « big beat », un genre musical caractérisé par des incursions dans les univers de la techno, du rock, du hip-hop et de l’acid house.

Fort d’un nouveau partenariat de distribution avec BMG Entertainement, le trio lançait la semaine dernière une nouvelle production : No Tourists; un album assez inattendu, semble-t-il, du moins selon la perception de Liam Howlett. Un peu las du concept d’album, l’Anglais souhaitait lancer régulièrement des EP plutôt que de s’atteler à la tâche fastidieuse de concevoir un nouveau disque. Mais au fur et à mesure que le trio avançait dans son processus de création, Howlett a constaté que toutes ses nouvelles chansons étaient parfaitement cohérentes entre elles. Il a donc décidé d’y aller avec un album en bonne et due forme.

Enregistré avec enthousiasme dans un studio londonien, le groupe s’associe avec une pointure de taille : le duo électro-punk Ho99o9… qui, l’an dernier, avait fait paraître le génial United States of Horror. Bien entendu, le brûlot Fight Fire with Fire est de loin la meilleure chanson de ce No Tourists. De la hargne, un refrain qui donne le goût de faire la révolution, un rythme parfaitement martelé, voilà ce que The Prodigy sait faire de mieux et la collaboration avec theOGM et Eaddy n’est pas étrangère à cette réussite.

Cela dit, quelques éléments assez désagréables viennent plomber l’appréciation de ce disque. Un, Keith Flint et Maxim se font plus discrets qu’à l’habitude. Deux, Howlett est incapable de modifier son modus operandi fortement ancré dans les années 90. Trois, les mélodies juvéniles, inspirées directement de l’approche de Die Antwoord, tapent royalement sur les nerfs. Quand les voix sont agressives et bien appuyées, The Prodigy retrouve son efficacité. Dans le cas contraire, on a plus envie de rire que d’y « croire »…

En plus de Fight Fire with Fire, quelques pièces valent le détour. Le rythme dangereusement surexcité dans Boom Boom Tap fonctionne à merveille et Give Me a Signal détonne quelque peu grâce à la participation vocale de l’auteur-compositeur-interprète Barns Courtney. Par contre, les claviers « eurothrash » dans We Live Forever rebutent et la pièce titre a des airs de… Kashmir de Led Zeppelin !

No Tourists n’est pas un mauvais disque, mais il faut avouer que l’électro de Liam Howlett prend de l’âge…

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