Critiques

Porridge Radio

Every Bad

  • Secretly Canadian
  • 2020
  • 42 minutes
8
Le meilleur de lca

Dana Margolin est le cœur et l’âme de la formation britannique Porridge Radio. En 2015, après avoir présenté ses chansons douces-amères dans le cadre de soirées « open mic », l’auteure-compositrice-interprète originaire de Brighton, Angleterre, a recruté Maddie Ryall (basse), Georgie Scott (claviers) et Sam Yardley (batterie) afin de tonifier ses compositions.

L’année suivante, Porridge Radio proposait un premier album officiel bien reçu par la critique : Rice, Pasta and Other Fillers; une création « indie-pop-rock-alternatif » interprétée et jouée avec une sincérité émouvante. La meneuse assume pleinement les influences qu’elle cite. Pixies, Cocteau Twins, The Cranberries, même la pop synthétique de Charlie XCX, font partie des artistes prisés par l’artiste.

Voilà que la deuxième offrande de la formation intitulée Every Bad fait son apparition aujourd’hui même. En janvier dernier, lorsque Sweet a été lancé (premier extrait de l’album), on a certes été conquis par les puissantes salves de guitares, mais c’est d’abord et avant tout l’interprétation « habitée » de Margolin, évoquant la PJ Harvey de l’époque Rid of Me, qui nous a charmés.

Pour ce nouvel album, Margolin plonge dans un registre intime et vulnérable, tout en rejetant l’égoïsme anxiogène qui pourrit notre époque, propulsant ainsi le « collectif » à l’avant-plan dans ses textes. Lilac (pièce de résistance d’Every Bad) reflète à la perfection l’esprit rassembleur qui la définit en tant qu’auteure :

« I don’t want to get bitter

I want to get better

I want us to be kinder

To ourselves and to each other »

– Lilac

Musicalement, Porridge Radio crée un pop-rock assumé, frontal et fragile à la fois, qui alterne entre la noise-pop (Pop Song), le post-punk dansant (Long) et le rock radiophonique, mais qui demeure toujours pertinent. Margolin et ses acolytes parviennent à élaborer ce que peu de groupes ont réussi à faire au cours des dernières années : un disque très rock, juste assez pop, parfaitement fédérateur et totalement crédible. Un exploit pour ce genre musical à l’agonie.

Ce sont les mélodies superbement ficelées de Margolin qui finissent par nous faire plier les genoux… pour nous faire admettre, non sans résistance, que Porridge Radio est probablement l’une des meilleures choses qui soient arrivées au rock commercial depuis un bon bout de temps.

Born Confused, Nephews et Don’t Ask Me Twice sont de vibrantes lettres d’amour à tous ceux et celles qui ont appuyé le groupe depuis ses débuts. Pop Song est fertilisée par la voix haute perchée, mais émouvante, de Margolin et on pense à Grandaddy à l’écoute de Give Take.

Every Bad est un cri désespéré en faveur de la bienveillance et de l’empathie… trop souvent raillées en ces temps troubles.

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