Critiques

Peter Peter

Éther

  • Les disques audiogrammes
  • 2024
  • 45 minutes
8
Le meilleur de lca

Peter Peter fait rarement deux fois la même chose en album. En fait, à travers ses albums, il y a un sentiment qu’il s’enfonce de plus en plus dans le synthétique. Du côté des sonorités bien sûr, parce qu’au niveau des paroles, on continue à creuser un existentialisme doublé d’un peu d’anxiété, celle qui reste à l’interne. Dans le même souffle, comme il l’indique assez clairement sur 20K heures de solitudes, la certitude semble un idéal à atteindre, comme un éden (la référence est voulue) inatteignable.

20 secondes de certitude 
L’illusion est quasi pure
Une fraction de plénitude 
À n’plus ressasser l’avenir

20K heures de solitude

Musicalement, ce qui frappe le plus sur cet album est à quel point Peter Peter se lance dans les rythmes dansants. Ceux qui côtoient généralement plus les pistes de danse. Que ce soit sur 20k heures de solitude, Ciel ou encore Soleil, on sent la trace que la musique électronique des années 90 a laissée chez Peter Peter. On y trouve même des relents de la musique dance de la même époque. Dans une entrevue menée par le collègue Raphaël Gendron-Martin au Journal de Montréal, il parle notamment des artistes qui l’ont influencé dans sa démarche. Ça va des années 90 à des artistes contemporains comme Kelly Lee Owens.

Celui qui est revenu s’installer à Québec dans les dernières années après avoir passé quelques années en France a fait confiance à Guillaume Guilbault à la réalisation. La paire a joué l’essentiel de ce qu’on retrouve sur Éther. Guilbault signe même la moitié de Fcking poésie, l’une des deux pièces à laisser essentiellement l’espace aux parties instrumentales. Ce goût pour laisser beaucoup de place à la musique est aussi présent sur la chanson-titre qui offre des moments rythmés et des progressions de musique électronique qu’on retrouve davantage chez des artistes d’IDM.

La fcking poésie subsiste autour de toi 
— encore

Fcking poésie

La capacité de Peter Peter de nous transporter dans des histoires de tourmentes amoureuses est toujours aussi efficace. Il le fait merveilleusement avec la chanson Danses-tu dehors, ce soir quelque part, loin de ton téléphone?. Celle-ci nous rappelle les meilleurs moments de ses trois derniers albums avec son contexte clair, qui sans être au premier degré, image de manière limpide une relation qui semble difficile. Il faut dire que les relations ardues occupent la grande place dans les paroles de l’auteur-compositeur-interprète.

Peter Peter a bien pris ce virage plus dansant et sa voix toujours un peu mélancolique a trouvé le moyen de bien surfer sur les rythmes électroniques. Le résultat est un Éther franchement convaincant qui donne envie de le voir en concert, parce que ça risque de dégourdir les jambes.

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