Peanut Butter Sunday est entré dans la scène musicale par la grande porte. Après que Michael Saulnier et Normand Pothier aient commencé à jouer ensemble du punk-rock pendant la pandémie, ç’a été relativement rapidement pour le groupe de la Baie Sainte-Marie : EP Quoi-ce y’a pour souper, présence aux Francouvertes 2023, des concerts en première partie de P’tit Belliveau et plusieurs festivals.

Le premier album du groupe est une parfaite représentation de ce qu’on attend de lui : du punk rock entraînant, de l’humour à profusion et des mélodies accrocheuses. Sans révolutionner la formule, Peanut Butter Sunday s’inscrit aisément dans le meilleur du punk-rock canadien à l’instar de PUP et NOBRO.

L’album s’ouvre sur Contrare qui surprend par son entrée progressive et son ton plus mélancolique. Alors que Michael Saulnier nous chante qu’il est « pissé off », la pièce avance vers un entrain mis en marche par la batterie qui embarque. Puis, Jazz embrase le tout pour de bon. Un feu qui va durer jusqu’aux dernières notes de 12345. La langue colorée de la baie Sainte-Marie rayonne dans tous les sens dans cet album homonyme. Avec Peanut Butter Sunday, le groupe affirme son unicité.

PBS traduit aussi un message entendu chez la jeunesse néo-écossaise, qui voit Fort McMurray comme un eldorado sur la chanson du même titre :

J’suis gone à Fort McMurray
Faire un mille pièces par heure, faire un mille pièces par heure
— Fort McMurray

Si, en concert, PBS est résolument un groupe de party, les chansons sont un peu moins heureuses. On y sent les difficultés du quotidien qui prennent leur lot à travers des pièces comme Compliqué (encore avec des riffs de guitare délicieux), Vin rouge et sa hargne ou encore le sentiment de perdition qui se traduit à travers Mal de tête. Il y a quand même aussi des pièces qui ont l’ambiance à la fête. C’est le cas sur WEEKEND et 12345.

C’est un premier album qui remplit les espoirs qu’on avait mis en Peanut Butter Sunday. Sans réinventer la roue, le groupe s’arrange pour que celle-ci tourne rapidement, avec des rythmes convaincants, de bons riffs de guitare, et des mélodies vocales faciles à retenir. On peut déjà s’imaginer chanter en chœur ces hymnes efficaces.