Critiques

Owen Pallett

Island

  • Secret City Records
  • 2020
  • 51 minutes
8
Le meilleur de lca

Les rumeurs de nouvel album pour Owen Pallett allaient bon train. La raison étant simple. Le Torontois avait un Island prêt qu’il comptait sortir cet automne avant de partir en tournée pour le promouvoir. En voyant la situation actuelle, l’auteur-compositeur-interprète a décidé de devancer les plans et a largué Island vendredi dernier en prenant tout le monde par surprise.

Voilà bien 6 ans que l’excellent In Conflict est paru. Owen Pallett n’a pas chômé pour autant en contribuant à de nombreux albums en plus de signer quelques trames sonores de film. De plus, il a connu des démêlés avec la justice en raison d’une accusation d’agression sexuelle qui était sans fondement selon les dires de l’accusatrice qui s’est rétractée en s’excusant en 2019. Bref, Pallett n’a pas eu un 6 ans de tout repos. Il nous arrive avec Island qui fait parfois référence aux moments de tribulations tout en les ancrant dans de solides compositions où l’aspect orchestral est toujours bien présent.

Il est difficile de résister au sentiment épique d’élévation qu’insuffle la magnifique et puissante —>(iv). On se sent transporté par les cuivres qui résonnent bien avec les synthétiseurs aériens qui glitch quasiment en arrière-plan. D’ailleurs, plutôt que de jouer une fois de plus son violon qu’il contrôle si bien, Owen Pallett a décidé de mettre l’emphase sur le piano et la guitare acoustique. Puis, l’habillage orchestral s’occupe de nous transporter dans les airs.

Cela donne notamment des moments enlevants sur l’excellente A Bloody Morning ou encore des moments de magie comme Fire-Mare. Owen Pallett reprend son personnage Lewis, ce fermier ultra-violent, qui était le protagoniste de l’album Heartland. Ça procure un contexte particulier à une chanson comme Lewis Gets Fucked Into Space. Comme le nom l’indique, nous sommes dans un moment où Lewis vit un moment très intime avec une autre personne. Il n’y a pas de doute. Pallett nous livre le tout à travers une poésie mêlant roche dure et intérieur cristallin. Bref, c’est très sexuel.

L’album est séparé en quatre parties qui se regroupent autant thématiquement que par le type de compositions qu’elles mettent de l’avant. Le trio de chansons de la deuxième partie est particulièrement touchant avec ses mélodies mélancoliques efficaces et d’une beauté qui sied bien à Pallett.

Owen Pallett a encore trouvé le moyen de faire un album sublime avec Island. L’auteur-compositeur-interprète offre encore une collection de chansons aussi pertinentes que bien composées. Il possède sa propre couleur qui touche par sa vulnérabilité et son originalité.

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