Orloge Simard
Culture du culte
- Indépendant
- 2022
- 40 minutes
Ceux qui ont déjà eu la chance de vivre l’expérience d’un party au Saguenay ont certainement tous été exposés, à un moment ou un autre, aux hymnes de notre Orloge Simard national. Ce qui aurait pu facilement rester un simple phénomène local de chansons grivoises est devenu, avec le temps, un incontournable de la musique de beuverie partout en province. Une réputation certainement bien méritée, pour le meilleur et pour le pire.
Avec un nom d’album qui en dit long sur le groupe, Culture du Culte est un beau cadeau que s’offre Orloge Simard pour ses 10 ans d’existence. Car, que l’on aime ou que l’on déteste, le quintette festif a réellement réussi à se hisser au niveau de groupe culte dans son créneau. Et si on se fie à la fidélité de ses fans avec les années, on peut dire que le culte est toujours bien vivant auprès de ses disciples. Ayant même créé une sculpture à leur effigie pour l’occasion, les Baieriverains démontrent encore une fois qu’ils n’ont aucune intention de passer inaperçus.
L’album commence en force avec une ode à la ‘’Culture du culte’’ (Culture du culte). Le discours à l’allure de messe religieuse (dont les mots ne seront pas cités dans l’article) annonce rapidement le ton des 11 pièces et met très bien la table pour le reste de l’album.
Parfois drôles, parfois d’un cru un peu gratuit, les textes d’Orloge Simard ne sont définitivement pas pour tous les goûts. Entre l’indépendance du Saguenay-Lac-Saint-Jean et les histoires tordues, certains sujets abordés sont visiblement plus engagés que du temps de Pendaison de Crémaillère ou Cabane à pêche. Les messages, quoique peu subtils, sont toujours passés sans détour (Culture du culte, Antifa, Casino, Fourrer le trouble, La saison des singes). Malgré des thèmes parfois un peu redondants, les fans de la première heure en auront pour leur argent puisque Culture du Culte reste un bon recueil de ‘’chansons de party‘’ dans les règles de l’art ‘’aucuncadriste’’.
Si les paroles d’Orloge Simard sont partie intégrante de son identité (encore une fois pour le meilleur et pour le pire), on ne pourrait passer à côté de la musique à proprement parler. Parce qu’Orloge Simard, c’est aussi un groupe de musiciens chevronnés, et les paroles parfois plus faibles sont appuyées par des arrangements très bien réussis.
Agressives et très présentes tout au long de l’album, les guitares d’Olivier Simard et Jimmy Descôteaux nous balancent un ‘’stoner rock’’ axé sur les ‘’riffs’’ et la distorsion, alors que le claviériste Andy Ellefsen nous ramène un son d’orgue électronique et de synthétiseurs rétro bien assumé. De leur côté, le bassiste Guillaume Bouchard et le batteur Maxime Bouchard offrent une section rythmique solide et très efficace qui soutient le tout avec une précision impressionnante.
Si les textes peuvent refroidir certains profanes, les amateurs de musique lourde apprécieront certainement ces 40 minutes d’un rock bien pesant n’ayant rien à envier aux grosses pointures de la culture du fuzz québécois.