Niki Niki est un trio parisien qui lançait récemment son premier album intitulé Absence. C’est d’abord et avant tout les synthétiseurs qui sont mis de l’avant avec des influences multiples. Une chanson aux saveurs gothiques, une autre avec une base reggae, le trio ne se gêne par pour explorer différents genres qu’ils incorporent à leur électo-pop. Par moment, Mélodie Orru fait penser à Frannie Holder (Random Recipe, Dear Criminals) pour ses maniérismes vocaux. On y retrouve aussi une bonne dose d’influences de la musique dance des années 80.

Absence est un album bien calibré qui alterne les moments dansants avec des moments introspectifs. Niki Niki ne réinvente pas la roue, mais fait très bien ce qu’ils font. C’est bien composé, arrangé avec panache et goût alors que les paroles plongent dans des thématiques très contemporaines. À cet effet, Ungenderness plonge dans la non binarité et cet affranchissement des stéréotypes qui se rattachent au sexe. Le tout fait avec bon goût et une mélodie vocale très efficace.

L’électro-pop minimaliste fait surtout place aux synthétiseurs, mais à de nombreux moments les guitares ressortent. Glorious Dayz est l’un des bons exemples. Cette noire balade compte surtout sur un riff de guitare minimaliste tout à fait efficace. Le silence que le groupe laisse exister dans ses chansons permet de mieux digérer les textures sonores travaillées. Le tout toujours livré avec un sens de la mélodie bien développé. Pretty Sunny Funny Walk est un bon exemple alors qu’on plonge un peu plus dans les sonorités caractéristiques d’un électro-pop expérimental. On n’est pas très loin de Fever Ray. Même son de cloche du côté de l’atypique Downstairs qui plonge un peu plus loin dans l’essai.

C’est un premier album très réussi pour Niki Niki qui autant au niveau musical que de la thématique des textes reflète les questions de société qui nous occupe depuis quelques années. La composition est faite avec audace et bon goût. Voilà un groupe qui est encore jeune et qui est rempli de promesses.