Critiques

Nick Cave & the Bad Seeds

Wild God

  • PIAS
  • 2024
  • 44 minutes
9
Le meilleur de lca

Celui qui ne s’intéresse à Nick Cave and the Bad Seeds que depuis quelques années sera peut-être dérouté par le gospel et le côté grandiose de Wild God. C’est certainement plus imposant comme son que les dernières sorties. En fait, au plus près on pourrait parler de Push the Sky Away, mais pour la touche gospel, il faudrait revenir à l’excellent Abbatoir Blues / The Lyre of Orpheus paru en 2004.

Sur Wild God, Nick Cave prend les allures de prédicateur à de nombreuses occasions. Il est incarné, intense et toujours très convaincant. Ceci étant dit, cela n’avait pas changé depuis des lustres. Nick Cave est depuis des décennies un interprète hors pair qui a réussi à éviter de produire un seul citron en carrière. Il n’y a aucun mauvais album dans la discographie des Bad Seeds.

Ce qui peut-être créé une partie du côté grandiose de Wild God est la présence du groupe au complet qui met la main à la pâte pour la première fois depuis Skeleton Tree en 2016. Cela s’entend dès la première chanson alors que Song of the Lake rentre au poste et nous fait déjà miroiter les chœurs vocaux qui seront importants à travers l’album. Quand Nick Cave parlait de l’album comme lumineux avant sa sortie, peut-être parlait-il de ce mélange de cordes et de chœurs qu’on entend dans la chanson qui illumine immédiatement nos oreilles.

On pouvait se douter de la présence importante des chœurs avec la chanson-titre parue en amont de la sortie de l’album. On y entend des « ah » étirées qui nous emportent avec eux. Comme le vent qui porte une rumeur par une belle soirée chaude du mois d’août. Cet appel à une certaine fête, à se retrouver et à fêter la vie. Ce qui n’est pas rien dans le cas de Nick Cave qui a connu sa part de peine avec la mort de deux de ses fils au cours des 10 dernières années.

Parmi les moments musicaux et chantés qui semblent plus grands que nature, on retrouve l’irrésistible envolée de Conversion qui nous emporte avec elle. Même les farouchement athées auront peut-être envie de se convertir, subjugués par le charisme de Nick Cave et sa bande. Même son de cloche sur la magnifique As the Waters Cover the Sea qui termine merveilleusement l’album.

On retrouve tout de même des pièces plus intimes et touchantes de Nick Cave comme la très belle Cinnamon Horses ou la balade Long Dark Night. On y retrouve une surprenante O Wow O Wow (How Wonderful She Is), une pièce dédiée au sentiment amoureux, qui emprunte des effets à Bon Iver. Après le choc initial, on finit par se laisser prendre entièrement par l’efficace utilisation de ces effets non orthodoxe pour Nick Cave. Y a-t-il quelque chose qu’il fait mal?

Encore une fois Nick Cave and the Bad Seeds frappe fort avec Wild God, un des albums les plus lumineux de sa discographie. On y retrouve des tournures musicales qu’on n’avait pas entendues depuis longtemps et on ne peut qu’être en admiration devant ce créateur qui refuse le surplace et qui cherche toujours à de nouveaux endroits l’étincelle de la création.

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