Critiques

Murmure

Murmure

  • Indépendant
  • 2014
  • 38 minutes
6

a1360472712_10Premier album du duo montréalais du même nom composé de Rachel Mayer et Keven Carrière, Murmure se trouve dans la même lignée que Forêt, Explosions In The Sky et de As The Stars Fall.

Les deux musiciens semblent sortir de nulle part avec leur anonymat; un phénomène plutôt rare de nos jours. Exception dans le paysage musical québécois, cet album franco n’est pas réalisé par Philippe B.… Sans maison de disque, Murmure propose un effort homonyme autositedemo.cauit qui ne manque pas de densité. Piano, guitare à la Pawa Up First, voix réverbérée à l’extrême, basse, batterie, synthés… Comment leur ambiance se traduira sur scène? Cela reste à voir.

La voix de Rachel Mayer se pose doucement, souvent chuchotée. Pas de fausses notes de sa part, mais surtout très peu de variations. La voix se fait plus instrument que porteuse de mots. D’ailleurs, difficile de se prononcer sur le choix des mots, la plupart du temps, nous ne les entendons pas… et quand on les perçoit, après un effort de concentration, difficile de ne pas être déçu. Les rimes faciles s’agglutinent aux images clichées: «Tant de rêves désespérés/Dans la fraîcheur du mois de mai/Tant d’espoir dévoilé/Dans ta chaleur/À tes côtés» dans la pièce Aube floue ou encore «Le temps des roses est terminé/Je n’avais pas remarqué/Les pétales sont retrouvés/Et les beaux jours sont rentrés» entendu sur Le temps des roses, morceau où l’influence de Sigur Ros est omniprésente au refrain. La ligne mélodique très simple des pièces de Murmure demeure néanmoins efficace et prometteuse pour un premier effort. Sur Exagère, le deuxième simple que le groupe a sorti, et qui a grimpé dans les palmarès des radios universitaires, le rythme est légèrement plus vivant. Encore une fois, tant qu’on ne prête pas attention aux paroles, tout va bien.

Seule collaboration sur l’album sur la pièce À toute allure, où Maxime Moranville (du défunt groupe Aquaplane) vient faire le chœur aux côtés de Mayer. Sa voix s’entend à peine, mais rehausse la monotonie des lignes mélodiques.

Il faut accorder à Murmure leur constance. Sept pièces sur neuf durent au-delà de quatre minutes, une rareté dans les albums actuels qui respectent scrupuleusement les standards radio de deux minutes cinquante. Toutefois, les pistes ayant la même durée, il s’ensuit un effet de linéarité anesthésiante; une rythmique franchement trop répétitive. Autre constante: le thème du murmure, tant dans la voix, dans le nom du groupe, le titre de l’album et le titre d’un morceau…

Si le disque était plus long, il s’essoufflerait assurément. Sauf qu’avec trente-huit minutes au compteur, la galette s’écoute d’un trait, le temps de soupirer et de s’apercevoir qu’il neige encore. À écouter avec modération pour ne pas perdre l’impression de duvet douillet.

Ma note : 6/10

Murmure
Murmure
Indépendant
38 minutes

mrmre.com/

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