Même si ça fait dix ans qu’elle n’avait pas lancé de musique, on dirait que Marnie Stern n’a pas pris une ride. L’autrice-compositrice-interprète et guitariste extraordinaire américaine a lancé The Comeback Kid le 3 novembre dernier, dix ans et demi après la sortie de l’excellent Chronicles of Marnia. Il faut dire qu’entre les deux, Stern n’était pas non plus en vacances. Elle était guitariste à temps plein pour le groupe maison de l’émission Late Night With Seth Meyers.

Pour ce cinquième album studio en carrière, Marnie Stern continue dans la même veine de compositions très audacieuses ayant la guitare comme élément central. Ce sont les riffs de guitare qui mènent les chansons. Il y a une grande variété de manière que ça s’exprime sur The Comeback Kid. On retrouve la Stern qu’on connait bien sur la nerveuse Believing Is Seeing, une pièce toute juste sous les deux minutes qui avance frénétiquement, tout en trouvant le moyen de faire de la place à la mélodie vocale. Les deux riffs de guitare importants de la pièce sont franchement efficaces et se complètent à merveille.

Dans la même veine, mais en version un peu plus déposée, Oh Are They offre de beaux moments musicaux avec son alternance entre une guitare nerveuse et certaines grandes salves plus lourdes. Forward offre aussi de beaux moments dynamiques qui sont doublés d’un bon vieux flanger. Marnie Stern est toujours la reine du tapping et le démontre sur Working Memory.

Marnie Stern démontre qu’elle n’est pas unidimensionnelle avec l’excellente Til It’s Over qui fait de la place à plus de basses et un ton de guitare beaucoup plus grave. Sa voix sur celle-ci n’est pas criarde, au contraire, elle est presque menaçante par sa retenue. Cette approche moins dynamique n’est pas très répandue sur The Comeback Kid, mais on en trouve un peu sur Il Girotondo Della Note. Par contre, sur celle-ci, il y a les doigts de Stern qui bouge rapidement sur la guitare pour construire des riffs.

Franchement, on retrouve Marnie Stern là où on l’avait laissé et ses compositions sont toujours aussi jouissives pour ceux qui aiment les guitares nerveuses et aventureuses. Il y a un refus des sonorités conventionnelles chez Stern qui est admirable. Et même lorsqu’elle va loin hors des sentiers battus, elle trouve toujours l’élément pour réconforter notre oreille et empêcher qu’on soit entièrement dérouté.