Marnie Stern
The Chronicles Of Marnia
- Kill Rock Stars
- 2013
- 33 minutes
Mettons une chose au clair tout de suite: le titre du plus récent album de Marnie Stern sera en lice pour le prix du meilleur titre en 2013. Cette virtuose de la guitare est reconnue pour sa technique irréprochable, mais surtout pour son «taping» qui botte le derrière de pas mal tous les autres. Coulée dans le rock, Stern l’est, et la demoiselle de 37 ans présentait la semaine dernière son quatrième album.
Une inquiétude venait à l’esprit avec la venue de ce nouvel opus : Zach Hill n’est plus à son poste à la batterie puisque Death Grips occupe tout son temps. Mais Stern a déniché un autre piocheux digne de ce nom : Kid Millions de la formation Oneida qui nous fait presque oublier le batteur d’Hella. De plus, The Chronicles Of Marnia est un disque plus épuré que ses opus précédents et cela a grandement à voir avec Nicholas Vernhes qui a réalisé l’album. On y retrouve toujours des guitares très présentes, mais avec moins de couches et la voix de Stern semble plus claire, et ce n’est pas déplaisant du tout!
Le tout s’ouvre sur Year Of The Glad qui ne lésine pas sur le rock. Stern se fait un devoir de rappeler à l’auditeur dans quoi il s’embarque. Et c’est avec assurance que le son de la belle blonde se propage, indéniablement, elle est au sommet de son art et en plein contrôle. L’intro de You Don’t Turn Down pourrait donner des leçons sur les façons d’utiliser le «taping» à Eddie Van Halen et la voix de Stern est désespérée et appuyée alors qu’elle chante : «I am loosing hope in my body, hope in my body». Constat tout normal pour une femme qui approche maintenant la quarantaine. Dans le domaine des chansons qui défilent à vive allure, Immortals tient une place de choix. L’américaine y va aussi d’une pièce où un piano alourdit, où la voix prend le dessus alors que la mélodie mélancolique laisse entrevoir la tristesse d’une Stern qui chante et répète : « I am running out of energy». Et pourtant, elle se reprend immédiatement après avec Hell Yes qui termine l’album sur une note enragée et définitivement rock.
Au final, Stern montre qu’elle atteint un nouveau palier dans sa jeune carrière. The Chronicles Of Marnia est un album solide, peuplé de guitares abrasives, de rythmes intelligents et d’une Marnie Stern plus sage, plus introspective, mais toujours aussi rock.