Critiques

Manic Street Preachers

Resistance is Futile

  • Columbia Records
  • 2018
  • 46 minutes
4,5

Suite à l’excellent Futurology, paru en 2014, le trio anglais Manic Street Preachers poursuit sa quête indie pop et tente de séduire à nouveau ses admirateurs fidèles. Après quatre longues années d’attente, nous sommes en droit d’avoir des attentes élevées envers Resistance is Futile.

L’ouverture People Give In nous dépose rapidement en terrain connu. Les orchestrations grandioses, le refrain accrocheur et une structure simple et efficace. Rien qui ne se compare aux mélodies puissantes et aux vers d’oreilles qui ont fait le succès du groupe dans les années 90. Et soudain débute International Blue, une chanson qui, tout comme l’album, promet beaucoup et ne livre rien. Après 15 secondes, mettez le tout sur pause, vous serez facilement en mesure de deviner tout ce qui va suivre. La réalisation, qui copie, imite et ressemble drôlement aux bons coups des Killers ou des Strokes du début des années 2000, est vétuste et démodée.

Distant Colours, une pseudo balade, est aussi facile à oublier que son titre. Vivian, la quatrième chanson, ressuscite la faible étincelle produite jusque là. Si vous ne faites pas encore le lien avec The Strokes avec la chanson précédente, attendez d’entendre la guitare de Vivian. Ce qui rend Manic Street Preachers si exceptionnel, c’est l’habileté du groupe à construire une chanson de façon imprévisible et organique. On peut être prévisible et satisfaisant, demandez aux Beatles. Mais rien ne peut excuser d’être prévisible et ennuyant.

Dylan & Caitlin fut le dernier clou dans le cercueil qu’est Resistance is Futile. Tout droit sorti de la comédie musicale Grease ou d’un mauvais épisode de Glee, le duo me fait regretter les « destroys » de Claude Rajotte. L’orchestration bien ficelée et le solo de guitare ne font que nous rappeler à quel point le potentiel de cet album est gaspillé.

Nous ne perdrons pas plus votre temps en rallongeant cette critique plus longtemps. Resistance is Futile facile à oublier. C’est un album qui semble sortir tout droit d’il y a 15 ans. Réalisation inégale, mélodies absentes et déception qui nous brisent le cœur. Ils ont perdu leur guitariste de façon tragique il y a quelques années, mais jamais nous n’aurions pensé qu’ils pouvaient perdre ce qui les rendait si uniques.

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