M. Ward
Migration Stories
- Anti- Records
- 2020
- 36 minutes
Pour être honnête, je connaissais M. Ward (ou Matthew Stephen Ward) pour son duo She & Him, formé avec Zooey Deschanel. C’est après avoir vu le film Demolition (réalisé par Jean-Marc Vallée) que je me suis attaquée plus sérieusement à sa carrière solo puisqu’une de ses chansons jouait dans l’oeuvre cinématographique. M. Ward nous propose ici un dixième disque solo en carrière qui s’intitule Migration Stories; disque où le rock troublant prend tout son sens.
Migration Stories a été enregistré à Montréal. La guitare jouée avec brio et la voix rauque de M. Ward relatent les troubles les plus profonds de notre époque. D’une sobriété surprenante, le disque joue sur plusieurs niveaux. On y entend onze chansons intimes qui nous font le plus grand bien en ces temps qui courent.
Sur Migration of Souls, les riffs de guitare rassurent, en compagnie d’un saxophone qui se donne des airs très « americana ». Sur Heaven’s Nail and Hammer, la voix polyvalente de M. Ward opère bien. La guitare électrique est lancinante et nous réchauffe l’âme. Une bien jolie ballade tout comme Coyote Mary’s Traveling Show où M. Ward fait preuve d’une dextérité incontestable.
On augmente un peu plus la cadence sur Independent Men et Unreal City. Deux chansonnettes où le dynamisme est de mise. Le saxophone se mêle à une batterie et à des guitares électriques bouillantes. Tandis que sur Unreal City, on verse un peu plus dans le rock alternatif où les arrangements instrumentaux et la voix de Ward se mêlent plutôt bien à l’ambiance cinématographique de la pièce.
Règle générale, sur Migration Stories, M. Ward s’en tire assez bien. Le seul point qu’on pourrait lui reprocher est qu’une certaine linéarité s’est installée à partir de la deuxième piste. L’auditeur a l’impression d’entendre les mêmes choses, pièce par pièce, et c’est un peu décevant. La voix de l’artiste a beau être polyvalente, mais elle se perd dans le mix à quelques reprises et on a l’impression que celle-ci est plus ou moins bien mise en valeur. Ce qui est dommage.
Quoi qu’Il en soit, Migration Stories reste un beau petit bijou à se procurer. Pour les admirateurs de folk, M. Ward s’inscrit dans la lignée d’artistes bien de son temps où le petit dodelinement de tête s’impose de temps à autre. À écouter pendant le temps doux ou pour les beaux jours qui reviendront.